Le concept de cette compilation caritative est de faire un choisir à un groupe mythique un titre dans son répertoire pour qu'il soit repris par un groupe « jeune ». Dommage que le concept n'est pas été poussé jusqu'au bout, par exemple en demandant aux « mythiques » de reprendre des artistes récents,
McCartney reprenant
Mystery Jets ou
Blondie reprenant les
Yeah Yeah Yeahs, ça m'aurait davantage excité, car si le buzzomètre est au taquet depuis deux mois, le résultat est décevant voire énervant. Cela ne me fait guère plaisir de torpiller une opération caritative pleine de groupes que j'apprécie, mais pas là.
L'avantage de l'œuvre, est de documenter des filiations évidentes entre un artiste et son maître :
Beck -
Dylan,
Scissor Sisters -
Roxy Music,
Kooks -
Kinks,
Peaches -
Iggy Pop, ou encore
Yeah Yeah Yeahs -
Ramones.
De filialiation artistique, on passe à « filleulisation » quand
Lilly Allen reprend son parrain,
Joe Strummer, avec la complicité de son ancien compagnon d'arme
Mick Jones. Reprise très à propos puisque
Straight to Hell parle d'enfants et de guerre, en l'occurrence les enfants métisses des GI qui ont été abandonnés quand leurs pères ont quitté le Viet Nam. Malheureusement, la reprise a lissé la chanson qui dans l'originale a eu mélodie naïve et un chant écorché.
A-t-on dit aux artistes que ce n'était pas une compilation pour enfants, contrairement à l'excellente
Colours Are Brighter et que dans War Child, il y a Child, mais aussi War. Après
Lilly Allen qui molifie
The Clash, c'est au tour de
Duffy de reprendre la moitié de
Live And Let Die, sans l'explosion en « let die ». Pourquoi,
Elbow groupe mellow, reprend le titre le plus mellow de
U2 ?
TV On The Radio redonne un peu de puissance dans une version pour boites à rythmes du
Heroes de
Bowie, par ailleurs héros du groupe de Brooklyn. Les boites à rythmes et les synthétiseurs sont en fait les vrais héros de cette compilation qui redonnent un coup de jeune et de fouet à ces classiques, même quand l'électronique se fait vintage sur le
Search And Destroy de
Peaches. La prime de risque revient à
Hot Chip qui a complètement déstructuré le très basique
Transmission de
Joy Division à coup de Vocoder et de steel drums.
Je me joins à
Paul McCartney pour vous appeler à soutenir
War Child, mais pour cela je vous recommande plutôt la compilation de
Help : a day in the life, ou d'aller faire une donation en ligne
sur leur site.