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Transmusicales

Rennes, du 1er au 5 décembre 2021

Live-report rédigé par François Freundlich le 7 décembre 2021

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mercredi 1er
La belle ville de Rennes accueillait la 43ème édition des Rencontres Transmusicales en ce début décembre, après une année d'absence. On pourrait se dire qu'un festival qui a su durer aussi longtemps se ferait toussotant et poussiéreux avant de se rendre compte de son propre âge et de regarder doucement dans le vague. Les Trans' sont en tout cas toujours emplies de jeunesse et de fougue avec des artistes venus du monde entier pour une grande fête sur cinq jours.

J'arrive donc dans la capitale de la Bretagne en ce mercredi brumeux, le temps d'engloutir une galette-saucisse et de pleurer l'annulation en dernière minute de la tête d'affiche du soir, Wet Leg, pour des raisons inconnues, mais aussi du groupe Urban Village. La mythique salle de l'Ubu me tend les bras même si le cœur n'y est plus vraiment.
Ce sont les parisiens de TONN3RR3 qui sont chargés d'ouvrir la soirée après l'introduction traditionnelle du programmateur Jean-Louis Brossard, sur tous les fronts pendant le festival. Les trois ravers débarquent en s'exclamant « vous attendiez des Sud-Africains, vous avez des Seine-et-Marnais ! ». Finalement il vaut peut-être mieux avoir TONN3RR3 au micro que Urban Village Omicron. Ça démarre très fort avec des sonorités électro-rave portés par des rythmiques afrobeat enjouées par un percussionniste. L'Ubu est immédiatement poussé à la danse avec ces mixes psychédéliques davantage propice à une fin de soirée qu'à une ouverture. Un tonnerre de Rennes comme on les aime.

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La deuxième artiste à entrer en scène est la parisienne Zinda Reinhardt qui débarque avec son percussionniste et éclairée par des vidéos épileptiques défilant derrière elle. On se serait contenté de sa seule présence déjà charismatique. Toujours en quête de nouveaux sons, les Transmusicales ont déniché cette chanteuse atypique s'exprimant en langue manouche Sintikès sur des percussions et sonorités synthétiques. Voilà un style déconcertant qui surprend des oreilles peu habituées à cela. Ce chant parlé est légèrement dissonant sur un fond de percussions rapides, offrant un mélange particulièrement perché. Néanmoins on sent une beauté et une émotion dans cette musique assez unique que Zinda Reinhardt prend plaisir à partager. La chanteuse sort finalement ses percussions pour s'accompagner et dédicacer un morceau à son père qui lui a transmis cette culture. Une expérience à vivre.

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La tête d'affiche du soir vient tout juste d'arriver de Manchester une heure auparavant, après un pneu crevé sur la route et une balance faite en vitesse avant de commencer le set. Il s'agit des lads de Blanketman qui ont accepté de donner un concert supplémentaire en plus de celui qu'ils donneront le lendemain. Le quintet foufou déploie des sonorités post-punk classieuses aux allures de tubes en puissance sur quelques riffs simples et des chants parlés rappelant The Fall. On pense également aux Libertines dans l'approche plus contemporaine de rock à guitares aux accents pop, davantage encore lorsque le claviériste vient partager le microphone avec le chanteur principal. Ajoutons des boucles de claviers tonitruantes et entêtantes et une batteuse à fond les ballons, on obtient une alchimie des plus efficace de classique rock british 80's. Blanketman avaient prévu une surprise en fin de concert puisqu'ils nous offrent une reprise du tube de Wet Leg qu'ils remplacent ce soir : une version enragée de Chaise Longue qui prend subitement des sonorités de The Smiths. Le public s'enflamme encore plus en reprenant les « what » du morceau. Les Mancuniens nous ont fait plaisir ce soir avec un show hyper efficace liant un doux alliage de joie et de bordel.

Les retrouvailles avec l'Ubu furent bonne, avec une mise en bouche qu'on espérait différente mais qui a réussi à lancer le festival dans une certaine frénésie.
Les Trans' 43, c'est party.
artistes
    Pouss-Disk
    Zinda Reinhardt
    TONN3RR3
    Blanketman
    Barbara Rivage
    Lujipeka
    Brieg Guerveno
    Andrea Laszlo de Simone