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Reeperbahn Festival

Hambourg, du 21 au 24 septembre 2022

Live-report rédigé par François Freundlich le 13 octobre 2022

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C'est le dernier jour au Reeperbahn Festival de Hambourg ! A l'entame d'un quatrième jour de festival, la fatigue commence à se faire sentir, surtout que la pluie a fait son apparition sur le nord de l'Allemagne. Qu'importe, le point d'orgue de la journée sera sans nulle doute le concert d'Anna Calvi dans l'impressionnante salle de la Philharmonie de l'Elbe !


Mais avant cela, on défie le mauvais temps pour se rendre sur la scène centrale Spielbude XL pour apercevoir le songwriter Californien Daniel Blake. Le public a répondu présent pour vibrer sur les compositions folk emplies d'émotion, fredonnées d'une voix perçante et accompagnées de guitare acoustique. Un concert « chill » pour la température mais aussi pour l'ambiance posée aux mélodies riches et aux harmonies vocales rêveuses. Daniel Blake et son groupe n'oublient pas de de faire résonner quelques inspiration indie pop avec cette guitare électrique et cette batterie rappelant parfois Local Natives. Concert pluvieux, concert précieux.


La suite se fera en compagnie de l'anglaise Liz Lawrence qui nous ravit de sa voix tendue et envoûtante sur le village du festival. La native de Stratford-upon-Avon, ville natale de Shakespeare, n'est pas en reste en ce qui concerne les textes bien pensés et engagés. Elle les déclame avec fougue sur un indie rock psyché aux pédales fuzz kaléidoscopiques. Sous forme de power-trio, l'ancienne vocaliste de Bombay Bicycle Club et son groupe enchainent les titres avec une certaine classe et une certaine liberté rappelant parfois Kate Bush ou PJ Harvey. On est avant tout surpris par la force qui se dégage de titres passant du lo-fi au folk-rock, toujours constellés par une voix sur le fil et sans faille. On aime ce tournant plus électrique sur les adaptations live de titres studios habituellement plus folk.


Il est temps de sortir un peu du quartier Sankt Pauli où se déroulent la plupart des concerts du Reeperbahn Festival, pour se diriger vers les bords de l'Elbe. La salle, ou plutôt le building de la Philharmonie de l'Elbe, est impressionnant de l'extérieur avec sa façade en verre, en mode gratte-ciel. On emprunte plusieurs escalators avant d'arriver sur ses balcons extérieurs, avec une superbe vue sur Hambourg la brumeuse. Après ce moment touristique, on entre finalement dans la salle géante avec ses balcons arrondis à la texture effritée et son immense scène au parquet de bois. C'est parti pour le concert de Anna Calvi sublimé par un son qui frôle la perfection. Voilà certes une autre ambiance que son concert dans une petit galerie de Strasbourg devant trente personnes auquel on a pu assister, mais avouons que le quatuor à cordes entièrement féminin qui l'accompagne est d'une autre majesté. La songwriter de Twickenham se dresse au centre d'une salle à 360°, cramponnée comme à son habitude à sa guitare qu'elle semble chérir plus que tout. Elle la maniera avec grâce pendant tout le set, faisant raisonner les titres les plus marquants de son répertoire. Le tout est sublimée par ce quatuor de violons et violoncelles apportant une dimension supplémentaire aux compositions rock. Une claviériste un batteur-percussionniste complètent le tableau pour des conditions vraiment idéales. On se souviendra de Hunter chantée seule avec uniquement les cordes du Heritage Orchestra Quartet pour un moment sublime, tout comme le rappel sur Away qui termine de nous émouvoir. Le public a aussi vibré sur cette version de Desire ou la voix grave d'Anna Calvi s'envole finalement d'une octave supplémentaire pour se livrer complètement. Elle terminera par un déchainement noisy de guitare électrique, à genoux et le regard vers le ciel à l'avant de la scène. Voilà une expérience qu'on ne risque pas d'oublier.


Après tant d'émotions, il va être compliqué d'enchainer mais il est temps de ressortir notre petite liste de concerts à cocher. Direction la salle Knust à quelques stations de métro de là. Ambiance industrielle dans ce club moins propret que la Philharmonie mais plus adapté aux punks de Petrol Girls. Le quatuor anglais installé à Graz en Autriche se présente comme féministe avant tout et demande donc que les places centrales soient laissées aux femmes. Je me pousse donc sur le côté pour assister à ce concert rageur ou les discours politiques alternent avec des titres punk-hardcore au tempo hyper-élevés. Toute l'attention se porte sur la chanteuse Ren Aldridge, déchainée à l'avant de la scène et haranguant le public de sa voix gutturale et sauvage. Les morceaux sur l'empowerment de la femme son précédés par des discours sur le droit à l'avortement, le droit de jouir de son corps ou les droits de LGBTQIA+. Ils sont parfois entrecoupés de quelques incursions parlant du compte Instagram de son chien ou de son repas de midi pour ajouter un peu de légèreté malgré tout. Le public devient fou sur les explosions de guitares aux tempos accélérés, répondant aux cris de « You don't owe us » sur Fight For Our Lives. Le tube Baby I Had an Abortion et ses guitares new-rave super dansantes est joué en fin de set et on ne peut pas s'empêcher de sauter sur place sur le rythme d'Aldrige. Ce concert de Petrol Girls nous a débouché les oreilles pour le reste de la soirée après une journée plutôt tranquille. L'énergie au sens punk.


Terminons cette soirée au club Molotow pour le concert de l'irlandaise Sinead O'Brien. La chanteuse poétesse parvient à créer une ambiance singulière et unique de sa voix parlée et trainante, surmontée par une rythmique et des guitares post-punk distillées par son groupe. Le côté sombre et séduisant de ses compositions est totalement captivant et on se retrouve machinalement à remuer tout en ne pouvant quitter ses mouvements des yeux. Malgré tout, une certaine dissonance dans le son doublé d'une prononciation particulière de la chanteuse font ressortir un léger coté agaçant au concert. Il convient de passer outre pour se focaliser sur des compositions complexes, bizarres et surprenantes à chaque détour. Un concert brut d'une artiste qui a son propre univers complètement unique en son genre.

Mon dernier concert du festival sera les canadiennes de Softcult pour une une prestation plutôt soft, pas si culte, mais plutôt efficace dans le genre pop-punk. Le duo de chanteuses à la guitare et à la batterie, les sœurs jumelles Arn-Horn, a des fans dans le public et propose des compositions mélangeant des divagations shoegaze avec une voix sucrée et juvénile. Les harmonies vocales des deux musiciennes ajoutent une certaine beauté avec des paroles engagées sur la condition féminine. Les influences grunges ressortent sur des explosions de guitares pour une musique influencée notamment par Nirvana ou le mouvement riot grrrls. Un concert de fin de festival un peu plus calme mais qui fait le job.

Nous voici à la fin du festival Reeperbahn qui nous confirme l' extrême coolitude de cette événement à la fois géant de par son ampleur, et intimiste de par ses concerts devant un public réduit dans des dizaines de petits clubs. On se souviendra de ce dernier jour pour ce fabuleux set d'Anna Calvi mais aussi pour l'énergie énorme de Petrol Girls. Rendez-vous en 2023 !
artistes
    Ellen Froese
    Gunner&Smith
    The Garrys
    Palila
    Lucy Kruger & The Lost Boys
    Marlon Hammer
    Merci, Mercy
    YellowStraps
    Petrol Girls
    Homeshake
    GIRLI
    Wilhelmine
    Moglii
    Caroline Rose
    HighSchool
    Kerosin95
    Liz Lawrence
    Marlon Hammer
    Vomit Heat
    Chartreuse
    BEACHPEOPLE
    Sharktank
    Billy Raffoul
    Charlie Cunningham
    BĘÃTFÓØT
    Sophia Kennedy
    KAMRAD
    Daniel Blake
    Nuela Charles
    Tribe Friday
    Featurette
    POESY
    Mooneye
    Finn Foxell
    King LX
    Tamzene
    Chartreuse
    Resi Reiner
    Wilhelmine
    Warhaus
    Die Wände
    KAMRAD
    fluppe
    Cosma Joy
    Kings Elliot
    ilayda
    Bazzookas
    Beverly Kills
    Bazzookas
    Victoria Canal
    Freekind.
    Bec Sandridge
    Donna Blue
    DAS NEU
    Kings Elliot
    Ravi Kuma
    Abby Roberts
    Brimheim
    Saveus
    Trash
    Now or Never
    Female Rage
    Liz Lawrence
    Al-Qasar
    The Haunted Youth
    King LX
    Deer Anna
    Moyo Ray
    Cosma Joy
    SALÒ
    Anna Erhard
    Das Paradies
    Resi Reiner
    Tommy Lefroy
    Real Lies
    Stella Sommer
    Luke Noa
    Maeckes & Die Gitarre
    Kingswood
    Joe & The Shitboys
    VLURE
    Ewan Mainwood
    Panic Shack
    Greatest Hits
    YUGO
    futurebae
    Bounty & Cocoa
    Verifiziert
    The Rills
    Francis of Delirium
    Sinead O'Brien
    Enola Gay
    We Were Teenage Flashdancers
    Steintor Herrenchor
    Christin Nichols
    Softcult
    Oum Shatt
    Lawn Chair
    Panic Shack
    Die Wände
    Phoxjaw
    Kratzen
    Baby Queen
    DŸSE
    Roy Bianco & Die Abbrunzati Boys
    Heave Blood & Die
    SONS
    Vomit Heat
    Anna Calvi
    Warhaus