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Mount Kimbie

Paris, Social Club - 19 mai 2011

Live-report par Hybu

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Pour leur deuxième passage parisien, Mount Kimbie changent de contexte : si leur premier concert avait eu pour décors la salle très indie du Point Ephémère, ce second live les fait retourner à la base de presque tout musicien électronique actuel, le dancefloor. C'est au Social Club, en pleine nuit, qu'a lieu cette date. Si leur musique, elle, n'a pas tellement changé depuis septembre dernier, l'effet sur le public ce soir aura été pour le moins différent.

Ce même public est massivement venu pour soutenir les très en vogue Club Cheval, lesquels commencent à animer la soirée de belle manière entre 23h et 1h, mixant avec versatilité et bonne humeur un enchevêtrement de bass music et de house, alternant nouveautés et classiques du genre (Aciiiid !). A 1 heure du matin, devant quelques fans éparses et une nuée épaisse de curieux agglutinés contre les barrières du Social, le duo anglais commence son live.

Évoluant toujours dans les sphères du dubstep mutant et mutin, brisant les frontières entre bass music gironde, pop atmosphérique et expérimentation electronica, ce début de concert est pourtant pour le moins dancefloor. L'introduction, fusion de plusieurs morceaux, emporte aisément l'adhésion du public, surpris de tant d'efficacité. Malgré l'évidente sensibilité des compositions, le duo qui a bien compris qu'il devrait conquérir un public de clubbers, choisit de rentrer effrontément dans l'exercice, la tête la première. Les danseurs apprécient, moi aussi. Durant près d'une heure, le groupe va développer sa musique faite de beats syncopés, de basses rondes et chaloupées, de cuts de diva RnB pitchés sous les yeux ébahis du public parmi lesquels un nombre important de musiciens issus de l'intelligentsia électronique parisienne.

Sans un intermède un peu inerte et lent et ces fins de chansons toujours aussi hésitantes (de loin leur plus gros défaut), ce live aurait été proprement somptueux, particulièrement inspirant lorsqu'on est soit même producteur de ce genre. Un point affectant certainement ma perception, certes, mais la musique n'est pas affaire d'objectivité, et le sourire dessiné sur les visages durant ce concert en témoigne. Le dernier morceau finira d'achever le clubber que je suis, dans une montée infinie, glissant d'une intro délicate vers du UK funky (véritablement funky) entêtant et fleurant bon ce délicieux mélange de sueur, d'alcool, d'hormones et de parfums diverses propres à la club culture que j'aime tant. Après ça, la fatigue me conquiert à grand pas et finit de m'achever une petite heure après le concert, le temps d'avoir écouté quelques morceaux des copains équidés et descendu une vodka tonic.

Une fois encore, Mount Kimbie ont confirmé tout le bien que nous pensons d'eux, et il nous tarde d'entendre leur prochain EP.