Chronique Album
Date de sortie : 19.07.2010
Label : Hotflush Recordings
Rédigé par
Johan, le 21 juillet 2010
Dans la vie, il y a deux sortes d’individus : ceux qui cherchent et ceux qui trouvent. Là où Colomb découvrait l’Amérique, ma tante cherche encore ses clefs. Là où Kick Ass fout un coup de pied dans la fourmilière d’adaptations de comics sur grand écran, Iron Man 2 rentre dans le moule du blockbuster basique. Là où Fuck Buttons apportent un supplément d’âme à de l’expérimentation électronique, Mount Kimbie cherchent encore quoi faire avec tous leurs samples désorganisés.
Rencontrés à Londres, Dominic Maker et Kai Campos ont créé Mount Kimbie, un projet de bidouillage électroniques à base de sonorités évasives, de samples fuyants, de mélodies incertaines. Leurs deux EPs Maybes et Sketch on Glass, parus l’année dernière, esquissaient déjà ce style – si l’on peut appeler ça un style –, nous préparant le terrain à ce premier album pas inaudible, mais simplement dénué d’intérêt.
La succession de sons qui composent Crooks & Lovers ferait, à l’instar de Street Horrrsing et Tarot Sport, réfléchir à la musique si l’album regorgeait d’arrangements concrets. Hélas, seuls Field et Before I Move Off possèdent une mélodie à peu près solide à laquelle se raccrocher tant bien que mal. Sur le reste, Mount Kimbie est insaisissable, inaccessible. A la question « Qu’est-ce que Mount Kimbie ? », le duo ne sait d’ailleurs pas quoi répondre.
Car c’est ce qu’est, à l’arrivée, Mount Kimbie : un grand vide. Une grande frustration. Une moitié d’album est inutile (Adriatic, Ruby, Between Time, Blind Night Errand et Tunnelvision, pour ne pas les citer), l’autre moitié aurait pu avoir un tant soit peu d’intérêt si la musique n’avait pas été arrangée par des ours polaires. C’est bien beau d’être avant-gardiste, mais si c’est pour aboutir à ce Crooks & Lovers bancal, autant plutôt écouter le bruit des travaux de ses voisins.