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Rachel Sermanni
Fink

Paris, Cigale - 25 octobre 2011

Live-report par Edina Tymp

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Un mardi soir à Paris, on a tendance à vouloir rester chez soi, parce que le week-end dernier n’est pas si loin et que le froid hivernal nous inciterait plutôt à manger une bonne vieille soupe devant la Mélodie du Bonheur. Pleine de bonne volonté, je vais à la Cigale, un mardi soir du mois de Novembre.

A peine arrivée je sens cette excitation propre au public averti, celui qui vient voir un artiste qu’il connaît, aime et attend avec impatience : Fink. La Cigale se remplit tranquillement avant la première partie. Une jeune chanteuse écossaise démarre son set avec aplombs, grâce à une voix à la tessiture incroyablement étendue, allant d’un timbre grave et folk à de puissantes envolées emplissant la salle. Rachel Sermanni se démarque par sa présence.
Seule sur scène, ses deux guitares et sa gestuelle sur la pointe des pieds, d’avant en arrière elle vacille mais retombe toujours sur ses bottines. Elle nous raconte qu’elle a écrit son album avec ses « buddies » dans une cabane dans la forêt : c’est exactement le décor qu’évoque ses chansons. Le tour est joué pour cette première partie qui aura enchanté une salle bouillonnant alors à l’idée d’assister à la prestation de la tête d’affiche.

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Le changement de plateau dure un petit moment pour que le public soit juste « à point » et que la salle soit totalement pleine, voire débordante de spectateurs. Les lumières s’éteignent à nouveau, et Fink apparaît nonchalamment coiffé d’une casquette gavroche, suivi de son batteur et de son bassiste.
Calmement le groupe va démarrer son concert en installant une ambiance qui relève quasiment de la musique bruitiste, une simple ouverture de canette de bière pourrait rompre le charme de cette ouverture quasi cérémoniale : une légère pulsation au Charley, une mélodie « bouche fermée » et une basse entêtante. La communion du groupe avec le public est saisissante, ce dernier demeure attentif durant chaque morceau et clame son bonheur à la fin.

Durant tout le concert, Fink va alterner ballades blues avec cette voix profonde qui le caractérise et solos instrumentaux laissant la part belle à chacun des musiciens et prenant alors l’allure d’une formation Jazz de musique de chambre. Soudain le rythme s’alourdit et laisse place à un Dub léché qui aboutit à coup sûr à un paroxysme rock et puissant.
Fink présente, entremêlé de tubes de ses albums précédents repris par le public qui connaissaient la majorité des morceaux, son dernier album Perfect Darkness. Ce titre est parfaitement mis en valeur par un éclairage et une animation créant un écrin suranné et apaisant. Sur un long bras mécanique, des dizaines de lampes de bureaux type « Luxo » de Pixar s’allument en alternance pour relever tel ou tel élément du plateau. A droite du chanteur son tendues de grandes toiles sur lesquelles sont projetées des images de mer, de flammes... Le tout dans les tons sépia apportant une intemporalité à la musique de Fink, l’inscrivant dans un cycle perpétuel nourri d’une recherche musicale toujours plus poussée instrumentalement.

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Mardi soir, on se sentait au bien à La Cigale devant un cliché cyanotypé sans prétention mais bougrement chaleureux.
setlist
    RACHEL SERMANNI
    Non disponible

    FINK
    Biscuits
    Perfect Darkness
    Fear Is Like Fire
    Yesterday Was Hard On All Of Us
    Blueberry Pancakes
    Trouble's What You're In
    Berlin Sunrise
    Warm Shadow
    Honesty
    Wheels
    This Is The Thing
    Sort Of Revolution
    ---
    Sorry I'm Late
    Pretty Little Thing
photos du concert
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