Début incantatoire pour cet opus blues : « I will rise again ». Fink est comme à la maison avec ce son brut et tendre. Fink est un bluesman ? Il n'est plus le DJ qui faisait tourner les platines du monde entier avec son album Fresh Produce ?
Le titre Resurgam placé en ouverture est un être plein d'espoir et patient : huit minutes et trente-trois secondes. Fin Greenall installe l'audience dans son univers (« Blood, sweat and tears tasted so good »). Une balade au rythme des tambours, le coeur battant, aux senteurs de la sève des pins. Puis se présente un Word To The Wise qui vous arrête sur l'essentiel (« The clock is ticking »).
Ce sixième album est touchant : une musique de fond sur la route de la réflexion. Des guitares qui communiquent et de belles images bien réelles comme ce This Isn't A Mistake devant 800 disciples à Amsterdam :
Non, le futur n'est pas une erreur et l'avenir de Fink est résolument prometteur. Ce Berlinois d'adoption aux multiples talents signé sur son propre label, R'COUP'D Records, via Ninja Tune, est aussi un parolier reconnu pour John Legend (la chanson Move pour le film magistral Twelve Years A Slave) ou Banks. Il a même co-écrit avec Amy Winehouse la chanson Half Time, qui apparaît sur l'album posthume de la chanteuse, Lioness : Hidden Treasures.
L'écoute reprend sur une envolée libératrice avec Covering Your Tracks. Ce Resurgam est beau, mais Fin a fait mieux en 2017, avec Fink's Sunday Night Blues Club, enregistré dans un ancien crématorium, et son Boneyard : on n’a pas fait plus sincère.
Vous savez donc ce qu'il faudra crier à la Cigale à Paris le 10 novembre prochain.