Des gobelets jonchent le sol, des « na na na na » résonnent encore dans mes oreilles, et l'Olympia tout doucement se vide autour de moi. Je lève les yeux vers le balcon de la mythique salle, Ricky Wilson n'y est plus, redescendu et sûrement déjà dans le bus, à moins qu'il ne soit en train de fêter la fin de cette tournée dans quelque club select de la capitale.

J'appuie sur la touche rewind et je vous emmène avec moi quelques heures plus tôt. Je ne vous parlerai pas de la première première partie, les américains de
Transfer car je ne les ai malheureusement pas vus, et oui c'est comme ça. La seconde première partie était assurée par les londoniens de
Tribes. Et eux, je les ai vus. Malheureusement, j'ai envie d'ajouter. Et oui c'est comme ça. Autant vous le dire tout de suite, leur prestation scénique fût légèrement décevante. Les médias britanniques peuvent bien s'emballer, le quatuor est loin de nous impressionner. Même
Sappho ne parviendra pas à briser la torpeur. Ils jouent bien, c'est carré, mais tout cela manque d'âme et d'énergie. Heureusement le public des
Kaiser Chiefs est bien élevé et réserve un accueil poli au groupe.

Après les hors d'œuvre, c'est l'heure du plat de résistance. Et pour le coup, c'est du consistant qui nous attend. Les Kaiser Chiefs montent sur scène et l'on comprend immédiatement où est passée l'énergie qui manquait tant à Tribes. Ils attaquent avec
Everyday I Love You Less And Less, et, subitement, tout le public saute sur place autour de moi. Le groupe, emmené par un Ricky Wilson en grande forme, se fait un devoir d'enchainer ses grands classiques et les petites pépites du nouvel album.
Ruby ou
I Predict A Riot produisent toujours un effet impressionnant sur les fans venus en nombre ce soir. Ça saute, ça danse, ça chante à tue-tête, le sol sous mes pieds tremble et je commence à me dire que tout va s'écrouler. Oui je suis un peu paranoïaque parfois, c'est comme ça.
L'ambiance est plus calme pour accueillir les nouveaux morceaux pourtant fort remuants tel le très bon
Kinda Girl You Are. Le batteur Nick Hodgson assure le chant sur
Man on Mars, permettant à Ricky Wilson de souffler un peu, car le chanteur ne ménage pas ses efforts depuis le début du show. Toujours à courir à droite et à gauche, à monter sur les enceintes, à chanter au milieu du public, il ira même rendre visite aux spectateurs tranquillement installés au balcon. Le temps de lancer une bière à travers la salle et le voilà qui rejoint ses camarades sur scène afin d’attaquer le dernier morceau.
« Oh my god, I can't believe it, I've never been this far away from home...» : Ce soir, c'est la dernière date de la tournée, tu vas pouvoir rentrer à la maison Ricky. Leeds n’est plus très loin, mais avant ça, peut-être iras-tu faire la fête dans quelque club select de la capitale. Au final, le concert de ce soir fut la parfaite illustration de ce qu'est une fin en apothéose. Un condensé de rock'n'roll qui aura visiblement laissé les fans comblés.