Des maux de ventre impromptus en milieu d'après-midi, des problèmes de famille à régler en urgence, des gastro éclairs... il y a en a eu des excuses fallacieuses données par les fans de Noel Gallagher pour quitter leur lieu de travail et arriver devant le Casino de Paris vers 16h30. Il faut dire que le concert du Chief, mis en vente en septembre, avait été complet en moins de cinq minutes et vu l'envol des prix des tickets devant la salle - plus de cent Euros - pas de doute, c'était un événement à ne pas manquer.
De notre côté, c'est vers 17h30 que nous arrivons devant le Casino de Paris, croisant sur la route Russell Pritchard, bassiste des
High Flying Birds, évitant la cohue entourant Noel à la sortie de la balance. Les discussions devant la salle vont bon train - les pro-Liam et les pro-Noel ressassant logiquement leur vieilles rancœurs - mais elles tournent aussi autour de Electric Soft Parade. Le groupe, qui jouait au Truskel le soir précédent, reste peu connu côté Français et cette première partie semble laisser dubitative une partie de la file d'attente.

Comme à l'ancienne, c'est Phil Smith, « DJ d'Oasis » mais surtout afficionado de sons britpop et mod, qui office à l'ouverture des portes. Quand les cinq membres de
The Electric Soft Parade montent finalement sur scène, c'est dans une ambiance pour le moins glaciale. Pourtant, le groupe ne ménage pas ses efforts et se trouve plutôt dépourvu devant le peu de retour du public présent. Seule
Misunderstanding recueille quelques applaudissements. Pour les novices, il est clair que The Electric Soft Parade est un croisement bâtard entre
Dodgy et
The Thrills, peut-être trop marqué nineties, sympathique et enjoué mais passe-partout.
Quand enfin
Noel Gallagher monte sur scène, c'est dans une explosion orgasmique, comme si les mille cinq cent personnes présentes avaient retenu leur respiration depuis 2009. Et il faut bien reconnaître que le mancunien sait prendre ses fans par les sentiments en commençant par une version épurée de
It's Good To Be Free. A côté de moi, une fan qui n'a pourtant pas connu la grande époque de la Britpop est en sanglot. Sur une setlist de vingt titres, c'est presque une moitié de titres d'Oasis que le Chief va jouer.
Wonderwall et
Supersonic à l'acoustique,
Talk Tonight,
Half The World Away, tout est fait pour subvenir au moindre besoin Oasisien du public.
Angel Child,
Whatever ou encore
Slide Away sont réclamés à cor et à cri, recueillant un sourire narquois et charmeur du Gallagher.

Les titres de l'album
Noel Gallagher's High Flying Birds sont déjà des classiques et l'enchaînement
Everybody's On The Run,
Dream On,
If I Had A Gun,
The Good Rebel et
The Death Of You And Me est désormais biblique, les refrains repris en cœur et l'on n'est pas encore à la moitié du concert que l'on se dit que l'ainé des Gallagher sait compenser l'absence - pourtant très présente et pesante - de son terrible frangin, notamment sur le nouveau titre
Freaky Teeth. Car malgré tout, malgré l'abondance de titres prouvant que Noel était bien la tête pensante d'Oasis, on regrette à certains moments l'attitude de rock star méprisante à laquelle Liam nous avait habitués.
Conclusion attendue et qui pourtant fontionne toujours autant.
Little By Little,
The Importance Of Being Idle et une version acharnée et poignante de
Don't Look Back In Anger mettent fin royalement à une heure trente de concert.
Ecstatique et triste à la fois. On applaudit le lad qu'on a toujours aimé tout en regrettant le groupe qu'il a mené. Mais « don't look back in anger » comme disait l'autre. Rendez-vous le 6 mars prochain au Grand Rex.