logo SOV

Neils Children

Paris, Gibus - 10 mai 2012

Live-report par Charlotte Haas

Bookmark and Share
Chaleur de four et sueurs froides dans l’antre noir du Gibus. Loin de décourager le public, celui-ci répond présent à l’appel de la Boudoir Nite pour aller célébrer la new wave d’antan tout en allant se trémousser sur des sonorités post-punk teintées de folie cold wave.

Le bal s’ouvre sur le set du tout jeune duo parisien Orchidée Noire. L’hybridation sonore qui en émane laisse éclore un parfum aux mélodies prometteuses.

C’est ensuite au tour de The Gaa Gaa's de faire leur entrée sur scène. Le groupe venu de Brighton, en l’absence du bassiste et du batteur, se résume ce soir à Gavin, seule figure de proue venue hanter la salle du Gibus. Allure dandy, guitare au point, micro en avant et tambour en marche ; Gavin se démultiplie, réussissant ainsi à convoquer les deux âmes manquantes de son groupe. Ce soir, contenu et absorbé en un corps unique, le trio était bien présent.
Ce tour de force donne lieu à un set énergique et énervé, quasi assourdissant. Difficile de saluer la prouesse et d’en apprécier l’effort expérimental lorsque celui-ci est à tout moment en passe de dévier vers la torture sonore. Quand le larsen utilisé à outrance et doublé d’un martèlement approximatif se joignent à une plainte litanique dont le maître mot « répétition » est scandé jusqu’à épuisement, alors on peut dire que le basculement est inévitable.

Une partie du public déserte alors la salle pour revenir ensuite apprécier le set bien rodé du quintet parisien Baï-Kal. Venu défendre son EP aux mélodies accrocheuses, le groupe réussit à séduire en jouant sur des sonorités 80s portées par une voix similaire à celle de Ian Curtis.

SOV

Il est approximativement 23h lorsque les très attendus Neils Children foulent enfin le sol de la scène du Gibus. On les attendait de pied ferme pour leur grand retour lors de cette date exclusive en France. On retrouve ici la formation d’origine, celle de l’époque Change/Return/Success, avec John Linger à la guitare et au chant, Brandon Jacobs à la batterie et James Hair à la basse.
Peu de choses ont changé, seules les coupes de cheveux et tenues se sont transformées. Quelques traits d’eye-liner persistent encore sous les yeux de John comme pour souligner l’appartenance à une époque passée. Loin des guitares en forme de cercueil et de l’esthétique gothique, le groupe se recentre sur l’essence même de sa musique, à savoir un savant mélange de post-punk psychédélique. On y retrouve la hargne et le son des débuts. Durant le set, John arpente la scène en toute part, allant successivement de James à Brandon puis de son micro à son ampli, électrisant ainsi la fosse de son regard sombre et pénétrant.
Il faut peu de temps pour que les premiers rangs se mettent en mouvement. Il fait chaud, nous dit John tout en nous confiant qu’il est ravi de jouer sur scène ce soir. Le public, comblé lui-aussi, le fait savoir en rejoignant le groupe sur scène durant une chanson. Les morceaux courts et efficaces se succèdent à une vitesse folle. Au bout de quarante-cinq minutes, c’est déjà la fin du onzième et dernier morceau qui sera joué ce soir.

SOV

Pas de rappel mais une pleine satisfaction d’avoir pu célébrer le retour réussi d’un groupe culte qui a pu en inspirer de nombreux autres.
setlist
    What Will You Say To Me
    Stupid Band
    Trying To Be Someone Else For Free
    In The Past
    How Does It Feel, Now You’re On Your Own ?
    See Through Me
    Come Down
    Getting Evil In The Playground
    Always The Same
    I Hate Models
    Something You Said
photos du concert
    Du même artiste