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Neils Children

Dimly Lit

Neils Children - Dimly Lit
Chronique Album
Date de sortie : 18.03.2013
Label : Boudoir Moderne Records
4
Rédigé par Kris, le 10 avril 2013
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Si l’évolution de Neils Children semble s’imposer de sa propre logique, il est peu aisé de se dire que Dimly Lit est le dernier fait d’armes de ceux qui avaient arboré leurs plus beaux eyeliners, puis leurs plus belles garde-robes mod, et surtout à l'origine de morceaux comme Another Day ou Always The Same, délaissant la tension pour l’éther, l’urgence pour la voluptuosité. C’est dire que depuis leur dernier album il y a quatre ans, les deux membres fondateurs, John Linger et Brandon Jacobs, ont procédé à quelques changements. Le groupe a signé sur le label français Boudoir Moderne, est passé désormais à quatre membres en live, et a enregistré l’intégralité de l’album à Toulouse. Ils ont aussi et surtout écouté de nombreux albums psychédéliques, du White Album à ceux du Brian Jonestown Massacre, en passant par XTC et les Stereolab.

Leurs camarades des Horrors et These New Puritans ayant montré l’exemple ces dernières années, c’était au tour des précurseurs de la première époque d’embrayer le pas vers la fin du post-punk à l’anglaise du début des années 2000. Les premiers abords de Dimly Lit se révèlent d’ailleurs très convaincants sur ce sujet. Si les manières peuvent paraître empruntées, et que les lignes de basses sont parfois trop anguleuses, Linger et Jacobs montrent toute leurs malléabilités à s’approprier un certain zeitgeist musical. On retrouve ainsi Neils Children sur les mêmes longueurs que leurs contemporains, entre TOY et BEAK> (la garage Trust You ou la pop spectral de Telling), ou encore en allant s’inspirer de la pop psyché de la côte Ouest américaine (les langoureuses et synthétiques Edward The Confessor et Never Could Be Any Other Way). L’album est d’une cohérence indéniable, sans réelle fausse note, semblant définitivement fermer la porte à leur musicalité d’antan. Rite de passage ou chant du cygne ?

Il y a aussi quelques chansons au sein d’albums qui détiennent l’essence même d’une période pour un groupe. Notamment, lors de leurs codas, lors de leurs notes finales, qui s’étendent et s’allongent vers une transition et une postérité. On pense – sans commune mesure, bien entendu - aux grands classiques de l’histoire, comme A Day In The Life concluant Sgt. Pepper poussant les Liverpudliens vers leurs retranchements méditatifs, ou encore You Can’t Always Get What You Want clôturant Let It Bleed propulsant les Stones vers leur période post-Jones et post-London/Decca. Mais ce sera effectivement plus du côté psychédélique des Beatles que l’on pourra rapprocher ce What's Held In My Hands, dernier chapitre sombre et pop d’un Dimly Lit à la froideur fascinante. Il y a cette sensation d’isolation et de distance, et à la fois d’une liberté insolente, d'où ne subsiste que perception d'aliénation et de mélancolie.

Comme l'accalmie d'une marche funèbre bariolée. Comme le souffle du vent d’une froide nuit d’été.
tracklisting
    01. At A Gentle Place
  • 02. Edward The Confessor
  • 03. Dimly Lit
  • 04. The Beat Of The Boulevard
  • 05. The Way The Web Was Woven
  • 06. Warm Wave
  • 07. Never Could Be Any Other Way
  • 08. Telling
  • 09. Trust You
  • 10. Those You Thought Would, But Who Never Will Again
  • 11. What's Held In My Hands
titres conseillés
    What's Held In My Hands, Never Could Be Any Other Way, Trust You
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