Il semblerait que Mauro Remiddi soit désormais un habitué des planches parisiennes : après des premières parties pour Yuck ou, plus récemment, M83, on s’attendait donc à retrouver Porcelain Raft en tête d’affiche au Café de la Danse ce soir. Surprise : Choir Of Young Believers leur volent à nouveau la vedette. Dommage, mais ne boudons pas pour autant notre plaisir.

C’est donc peu après 20h que débute le set du plus Anglais des Italiens, avec une entame sur le magnifique
Drifting In And Out, ouvrant lui-même l’album
Strange Weekend.
Accompagné de son batteur, il viendra, tout au long de la quarantaine de minutes de ce concert, nous prouver qu’il est de plus en plus à l’aise sur scène et dans ses compositions. Son set, entre mélodies éthérées et solos bruitistes, est à l’image de son concepteur, sachant allier la grâce et la décontraction. Posant sa voix toute en reverb’, il déroule des titres qui nous sont de plus en plus familiers.

Avec Porcelain Raft est né un rapport presque affectif : on l’observe grandir, prendre ses marques, s’épanouir artistiquement parlant et pourtant, sans l’élever au rang d’artiste maudit, on constate avec dépit qu’il semble être l’éternelle première partie alors que sa reconnaissance ne cesse de croître. Partage-t-il également ce sentiment ? Malgré une maîtrise totale et tout en finesse, la volonté est un peu moins présente que lors de ses prestations précédentes et les morceaux peinent parfois à décoller. Le décor du Café de la Danse et ses lumières roses et orangées semblent pourtant lui convenir à merveille mais il manque une once d’énergie pour que l’on puisse se sentir pleinement comblé. Même si l’on apprécie la touche d’approximation qui fait le charme de la musique de Porcelain Raft, le goût n’y est pas vraiment et les applaudissements pondérés semblent pencher vers ce même sentiment.
Mauro se retire rapidement, après de brefs remerciements ; la frustration est palpable.
La suite de la soirée sera d’un tout autre acabit : après les rêveries lunaires de Porcelain Raft, nous remettons vite les pieds sur tête avec la pop (trop) festive de Choir Of Young Believers. Mais ceci est une autre histoire, bien moins intéressante que la précédente...