Week-end
Inrocks Indie Club à la Flèche d’Or en cette fin de mois de mai avec, ce samedi, une affiche toujours éclectique et bourrée de jeunes talents qui promet son lot de surprises.

L’ambiance estivale sur le chemin de la Flèche d’Or prend un air de vacances : pique-niques ou promenades, chacun a profité du soleil et tout le monde traîne un peu les pieds aux abords de la salle alors que les jeunes Canadiens de
Hooded Fang viennent présenter au public parisien leur deuxième album :
Tosta Mista. Leur pop acidulée teintée de surf rock nous fait penser à Wavves et la légèreté des compositions sied parfaitement à l’ambiance de ce début de soirée. Ces jeunes-là, même s’ils ont sans conteste beaucoup écouté Vampire Weekend, en atteste le chant un brin nasillard, révèlent malheureusement assez vite les limites de leurs capacités : les morceaux ne sont pas toujours calés, les musiciens ont des problèmes à rester coordonnés et il en ressort de nombreuses approximations. Le tout reste tout de même plaisant et distrayant, parfait pour nous sortir de notre torpeur post-bronzette.

Il n’en sera pas de même pour la suite :
NO CEREMONY///, programmés à vingt heures, avaient de quoi surprendre les trop rares spectateurs présents. Beaucoup de mystère autour du groupe mancunien et finalement, très peu de substance à travers ce set : une vingtaine de minutes à peine, une chanteuse certes charmante mais sans aucun charisme et, surtout, une électro soporifique que l’on imaginerait aisément à minuit en festival mais très certainement pas si tôt et dans la lumière éclatante. Beaucoup de sons et de voix pré-enregistrés nous donneront une impression de « semi-live », entre la version studio et celle que l’on attendrait d’un concert. Si les quelques titres distillés ces derniers mois avaient su éveiller notre curiosité, la déception sera notre unique conclusion.

Cependant, ce soir, les prestations se suivent et ne se ressemblent pas, et
Errors ne viendront pas contredire notre théorie. Le groupe, mené par un geek barbu ne payant pas de mine va d'emblée s'accaparer l'espace sonore de la salle. Leur musique, crossover entre le math-rock, le post-rock et des titres plus pop, laisse une large place à l'instrumental mais les compositions sont ponctuées de voix tout en reverb'. L'ambiance est hypnotique et l'intensité ne cesse d'augmenter. Là où NO CEREMONY/// avaient lamentablement échoué au préalable, Errors se baladent et transportent le public dans leur savant mélange : si les nappes de synthé sont évanescentes, la batterie est sèche, métronomique et on succombe à la splendeur du set proposé ce soir.
Impossible de faire honneur aux jeunes Howler, nous partons le cœur léger, ravis de cette dernière prestation.