Kate Nash

Le nom choisi par Kate Nash pour sa tournée entamée cet été annonçait la couleur : Le Faster Pussycat Run Run Tour. La transformation entamée entre ses deux premiers albums n’était donc pas qu’un simple coup de tête.

En ce dimanche soir de novembre un peu frisquet, quelques curieux se sont rassemblés au Nouveau Casino pour en avoir le cœur net. Après un set du groupe Shuga, venu installer une ambiance très Teenage angst, Kate Nash fait son apparition sur scène, entourée de son groupe composé entièrement de filles tout de noir vêtues, elle-même portant une robe ultra-mini suivant ses courbes, au son du classique américain de comédie musicale « Smoke Gets In Your Eye ». Autour d’elles sont installés des écrans de télévision diffusant des images du film « Faster Pussycat Kill Kill » et sur le fond des lettres de néon roses forment le nom de la chanteuse. Voilà pour la mise en scène.



La miss porte une tiare en diamant sur la tête, évoquant de manière presque inévitable Courtney Love et ses fantaisies vestimentaires. L’hommage ne s’arrête pas là, et c’est effectivement un morceau à la ligne de basse agressive et aux nombreux cris qui démarre ce set. Le second titre, Mermaid Blue, en rajoute une couche côté grunge. La belle annonce la sortie imminente de son nouvel album, qui de toute évidence nous entraînera très loin de son image de petite fille sage de ses débuts. Sa voix se fait par moments plus sensuelle et éthérée, pour ensuite devenir carrément un hurlement, tandis que les demoiselles qui l’accompagnent harmonisent dans un esprit Girl Power revendiqué.

Pour Riot Grrrl, elle échange sa basse pour une guitare, les morceaux défilent avec des thèmes aussi revendicateurs que leurs mélodies sont accrocheuses (I'm A Feminist You're Still A Whore, Sweetheart). Contre toute attente, l’exercice risqué du changement de style fonctionne, et c’est une Kate pleine d´assurance qui navigue entre influences garage 60's (I Wanna Boyfriend With A Car) et pop twee (Doo Wah Doo) avec entrain et joie de vivre.



Le Nouveau Casino gigote et sautille en rythme, tape des mains et en redemande. L’ambiance est au beau fixe et lorsqu’elle joue Foundations, le morceau qui l’avait révélée en 2007, c’est dans une version complètement revue et corrigée assez second degré. Juste après cela, le ton change lorsque Kate annonce une chanson dédiée aux jeunes femmes russes du groupe Pussy Riot. La métamorphose en militante féministe aguerrie est désormais complète. Les pianos et les robes à pois ne sont plus qu’un lointain souvenir.
Sur sa guitare, elle porte un auto-collant du groupe californien Fidlar, et explique qu’elle adore cette formation depuis qu’elle a entendu leur chanson Cocaine en pensant que le titre était « Girl Gang ». Elle joue donc cette reprise en conservant le titre, concluant de manière adéquate le set principal. Pour le rappel, c'est le nouveau single Underestimate The Girl, témoin de cette direction qui est désormais la sienne : stridente, angulaire, revendicatrice.

Kate Nash fait sa crise d’adolescente à retardement, et personne ne va s’en plaindre.