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Kate Nash

Paris, Maroquinerie - 4 octobre 2013

Live-report par Clémentine Barraban

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Libérée de la pression de sa maison de disques, la jeune chanteuse britannique Kate Nash nous livrait il y a quelques mois Girl Tank, un nouvel album plus agressif et décapant que ses deux prédécesseurs. Pour sa venue à Paris, la rock'n'roll girl originaire de Londres a été accueillie avec un enthousiasme en rien modéré par une poignée de parisiens ayant parié sur un moyen bien agréable de fêter la fin de la semaine.

La petite salle de la Maroquinerie est pleine à craquer ce vendredi soir. Un set du groupe Tut's, trio de donzelles déguisées en princesses fées qui font du punk, réveille l’assemblée et embrume l’espace d’une chaleur poisseuse. Quand la scène est de nouveau laissée vide et après une pause nécessaire pour prendre le frais, les téléviseurs vintages empilés sur la scène diffusent des images variées, semblant venir de films américains old school, pendant que des jeunes filles vêtues de rose ballerine viennent s'installer auprès de leurs instruments. Kate Nash fait son apparition également, fagotée d’une robe rouge de baby doll décalée.

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Les couettes sont trompeuses. La miss est maintenant bien loin de la bouille de poupée de musique pop qui la caractérisait lorsque qu'elle a été découverte. La voilà aussi déjantée qu’énervée et elle ne manque pas de le crier bien fort. Sa musique teintée de grunge sucré porte sans lourdeur les morceaux Sister et Death Proof qui ouvrent la danse. Sa voix se révèle changeante selon les morceaux qui se succèdent, tantôt sensuelle et féminine, tantôt vociférante sans jamais être stridente. Kate Nash nous entraine à travers toutes ses facettes, ses passions comme ses coups de gueule. Les demoiselles qui l’accompagnent ne manquent pas d’harmoniser l’esprit Girls Band et revisitent à leur manière le morceau Foundations dans une version bien plus rock’n roll power que lorsqu'il avait révélé leur chanteuse en 2007.

Kate parle beaucoup et répond même avec patience à un « I love you » répété et très insistant émanant de la foule. Les non-anglophones ont de quoi être un rien perdus dans le flot de paroles, les autres (chanceux) suivent ses péripéties de tournée aux États-Unis ainsi qu’une certaine mésaventure d’acné.

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Elle fait part également de son plaisir visiblement sincère de jouer dans une si petite salle pour un show intimiste d’où « elle voit tout le monde et tout le monde la voit ». D’ailleurs une bonne partie de la fosse a l’occasion de monter sur scène et de danser avec elle et ses comparses de première partie pendant Underestimate The Girl. Saisissant l’opportunité au vol, elle se lance dans la foule, pour le coup un peu moins dense, pour un slam épique mais qui se finit sans déboires. La fête bat son plein, comme une boum entre amis.

Un court rappel, histoire que tout le monde reprenne ses esprits et la voilà de retour dans une sorte de toge brodée d’un visage de personnage de cartoon, comme un pyjama trop grand. Deux chansons qu’elle interprète sans sa guitare dont la très belle Lullaby For An Insomiac pour terminer sur une douceur feutrée et malicieuse. Sans transition, c’est la musique de Dirty Dancing qui se met à jouer. Visiblement pas décidée à quitter la scène, la grande enfant se range sur le côté, revient pour danser sur le refrain, repart et revient de nouveau pour prendre une photo avec son public, et enfin repart vers les coulisses. La scène est vide mais la musique joue toujours. La foule hésite à partir. Le concert est-il fini ? A priori pas tant que l’air de « Time Of My Life » persistera en tête. Un tour espiègle et original.

Well done, Kate !