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The Xcerts
Biffy Clyro

Paris, Bataclan - 6 mars 2013

Live-report par Julien Soullière

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J’avais oublié à quel point la chaleur pouvait être prononcée dans cette salle, et ce indépendamment de la température extérieure. Faire fonctionner la climatisation en dehors de la période traditionnellement considérée comme estivale ne doit visiblement pas faire partie du champ des possibles, pour des raisons financières j’imagine.
Heureusement, il y a toujours un coin merchandising pour vous faire penser à autre chose : au-delà du prix exorbitant auxquels ils étaient proposés ce soir là, certains t-shirts à l’effigie de Biffy Clyro valaient quand même leur pesant de cacahuètes. Du genre à pouvoir être vendus sur le marché de la place du village, à côté de ceux sur lesquels sont généralement imprimés une meute de loups, de grosses cylindrées, et éventuellement la ganache de ce bon vieux Johnny. Du très haut-niveau, donc.

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Pourtant, et c’est bien normal, mes yeux se tournent rapidement du côté de la scène, sur laquelle The Xcerts sont à l’oeuvre depuis plusieurs minutes déjà. Leur prestation a beau ne pas être passionnante, presque quelconque, on est parfaitement dans le thème de la soirée. Alors, si la musique de The Xcerts est dans l'absolu plus régressive (forte teneur 90’s) que celle de leurs compatriotes originaires de Kilmarnock, elle se veut également très mélodique, immédiate, et riche en bourrasques sonores. Prise de risque minimale, donc : ceux venus à Biffly Clyro avec Only Revolutions sont majoritaires dans l'assemblée, en conséquence de quoi le public n’a que peu de raisons de faire la tête. Au final, suprise, The Xcerts auront été plutôt bien accueillis par les parisiens. De quoi donner du courage au groupe, et les aider à tenir leur set jusqu’à son terme, avec une belle application.

Passée la première partie, il faut assister à une bonne demi-heure de va-et-vient scéniques avant que Simon, James et Ben ne déboulent devant leurs fans, aussi peu vêtus qu’à leur habitude, ce qui, au-delà d’être sûrement très confortable lorsque l’on bouge et transpire beaucoup, n’a pas son pareil pour s’attirer les faveurs de la gente féminine. Dans l’assistance, c’est ni plus ni moins que l’euphorie, mais la tension était palpable depuis plusieurs minutes déjà : « Mon the Biff », « I love you », et autres « à poil » (un grand classique celui-ci) vont être livrés au vent jusqu’à ce que le trio, accompagné sur scène, et ce depuis 2010, par Mike Vennart et Richard A. Ingram d'Oceansize, se décide à décocher Different People.

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Alors oui, Biffy Clyro vont nous offrir un gros concert ce soir. Un gros concert bien millimétré, mais un gros concert quand même, plein de "bim", de "bam", et de "boum". N’éxagérons rien, on est loin, mais alors très loin, d’un Stade de France un soir de concert de Muse, reste que les enceintes ont été poussées au maximum de leurs capacités ce soir, que le jeu de lumières, puissant et réglé comme un coucou suisse, est volontiers tape-à-l’oeil (si un épileptique était passé dans le coin au début de Living Is A Problem Because Everything Dies, le pauvre gars restait sur le carreau), que Simon et sa clique ont bien tenu leur rôle de instrument heroes, et que le public se fait une joie d’assurer les backing vocals.
Une partie du public du moins. L’autre, heureusement minoritaire, a visiblement abusé de bonnes mousses, chose compréhensible compte-tenu de la chaleur qu’il fait dans la salle, ou d’autres choses encore, et préfere montrer toute l’étendue de sa lourdeur plutôt que de communier avec les autres. Je cherche des excuses, mais mon petit doigt me dit que certains, du genre à discuter fort tout le concert durant, n’ont besoin de rien de tout ça pour copieusement irriter les âmes alentours. Il y a des choses qu’on reprochera toujours à Mère Nature.

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Côté setlist, pas besoin de réfléchir des heures, vous pouvez reprendre celle des soirs précédents. Enfin, pas tout à fait, car Biffy Clyro n’en sont pas à leur cinquième morceau qu’un problème technique (au niveau de l’ampli de Simon Neil) s’est vu dans l’obligation de jouer les trouble-fêtes, obligeant nos écossais à changer quelque peu leurs plans : exit God & Satan, c’est l’acoustique Machines, prévu bien plus tard dans la soirée, qui prend le relai. Les techniciens n’ayant pas eu la possibilité de régler grand chose en trois minutes de leur temps, le groupe se charge d'occuper les esprits en livrant The Rain, un titre aussi dépouillé que pouvait l'être son prédécesseur, forcément.
Seulement voilà, on peut rigoler cinq minutes, mais sûrement pas six : le problème n'étant toujours pas réglé que le groupe, qui assure ce soir là la dernière date de sa tournée, se décide subitement à remettre le concert sur les bons rails, en dégainant un puissant Modern Magic Formula. Qui ne pouvait pas mieux tomber, car on commençait sérieusement à s'impatienter.

Au final, beaucoup ont eu ce qu'ils étaient venus chercher : de bons gros titres de rock mélodique, des refrains et des choeurs qui tâchent, des bluettes qui permettent de vérifier le bon fonctionnement de son briquet. D'autres, une poignée sûrement, auront quelque peu grincé des dents, déçus que le groupe fassent autant l'impasse sur ses morceaux les plus anciens, des titres bien moins accessibles que ceux qu'il compose aujourd'hui. D'ailleurs, seul le brutal There's No Such Thing as a Jaggy Snake aura le droit à son heure de gloire ce soir là. Mais ces considérations sont finalement peu de chose au regard de la débauche d'énergie déployée par Biffy Clyro, et qui aura mis tout le monde d'accord à l'heure du bilan.
Au-delà du manque de respect (autant vis à vis du groupe que du reste de l'assistance) dont ont fait preuve certains imbéciles, retenons quand même que le public parisien n'a pas dormi ce soir là. Un fait suffisamment rare pour être souligné.
setlist
    THE XCERTS
    Non disponible

    BIFFY CLYRO
    Different People
    That Golden Rule
    Sounds Like Balloons
    Black Chandelier
    Machines
    The Rain
    Modern Magic Formula
    Living Is a Problem Because Everything Dies
    Booooom, Blast & Ruin
    Biblical
    Victory Over the Sun
    Bubbles
    Spanish Radio
    Pocket
    There's No Such Thing as a Jaggy Snake
    Opposite
    Who's Got a Match?
    The Joke's on Us
    Many of Horror
    The Captain
    -- Skylight
    Stingin' Belle
    Mountains
photos du concert
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