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Foals

Paris, Olympia - 25 mars 2013

Live-report par Emmanuel Stranadica

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Après un concert bouillant en décembre de l’année dernière à la Maroquinerie puis un show privé en février au Point Ephémère, Foals effectuaient en cette fin de mois leur grand retour en France avec, notamment, un passage dans la salle mythique de l’Olympia.

En guise d’introduction les australiens de Jagwar Ma délivrent un set pas forcément convaincant mais somme toute nullement déplaisant. Prenez les Stone Roses, Death In Vegas ou Primal Scream, ajoutez-y une petite pincée de Happy Mondays, secouez le tout et vous obtiendrez un cocktail rafraichissant à consommer avec modération sous peine de risque d’indigestion. Malgré tout, le trio psychédélique remplit sa mission, à savoir chauffer la salle du boulevard des Capucines avant l’arrivée sur scène du groupe d’Oxford.

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A 21h10 très précises, dans un Olympia surchauffé, Jimmy Smith, guitariste du groupe, fait le premier son entrée sur scène et entame les premières notes de Prelude, avant d’être progressivement rejoint par ses comparses. Yannis Philippakis, petit lutin et tête pensante de Foals, apparaît en dernier. Celui-ci saisit sa guitare et déverse les parties bluesy du morceau à l’aide de celle-ci. L’introduction est jouée d’une manière très efficace. Immédiatement après, le groupe enchaine avec les classiques tirés de Antidote, leur premier album. Tout d’abord Balloons suivi de Olympic Airways. Le son est impeccable, le groupe joue parfaitement, le public est conquis, les lumières sont exceptionnellement belles, le thermomètre va exploser et pourtant il manque un je-ne-sais-quoi. Peut-être est-ce un peu trop propre, comme s'il fallait un zeste de rugosité pour faire la différence. Yannis tournoie régulièrement sur lui-même et s’éloigne parfois vers la régie. Peut-être est-ce un signe de nervosité ? Il est vrai que la salle peut paraître intimidante, ceci pouvant expliquer cela.

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Et ce sentiment d’un peu trop lisse, de pas assez Foals, va finalement durer pendant une dizaine de chansons. La setlist est idéale avec My Number, Milk & Black Spiders, Blue Blood, Late Night, mais reste toujours ce sentiment que le groupe n’arrive pas à se lâcher. La peur de trop bien faire ? Yannis trépigne de plus en plus souvent et va finalement aller jusqu’au bout de lui-même pour emmener le quintet dans une autre dimension.
Providence constituera le moment clé, l’instant où tout a basculé. Le leader barbu commence tout d’abord par balancer violemment son pied de micro sur la scène au cours de la chanson et se jette enfin dans le public pour libérer une énergie de folie totale dans la salle parisienne. Ce passage quasi obligatoire pour le chanteur guitariste permet par-dessus tout à l’ensemble du groupe d’abandonner cette retenue qui était en eux depuis le début de leur set.

A partir de cet instant, la tension n’est plus palpable. Les cinq Foals ne cherchent plus à s’appliquer et le rendent parfaitement à leur public. C’est un Spanish Sahara de toute beauté que le groupe déploie sous des lumières orangées. L’ensemble est magnifié par un étourdissant festival de jeu de lasers renforçant le frisson inéluctable lors de la progression musicale de cette immense chanson. Red Socks Pugie et Electric Bloom viennent conclure le concert dans une ambiance de feu, Yannis passant de coups de baguettes rageurs sur un tom à une escapade périlleuse sur une des enceintes de la salle, au stage diving dans le public ravi et survolté. Le groupe à ce moment là parait incontrôlable.

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C’est pourtant dans une ambiance hautement intimiste que Jimmy et Yannis vont démarrer en format duo le premier titre du rappel. Le délicat Moon, que Yannis compare à « une arrivée au bout de l’Europe en compagnie de la personne que l’on aime », vient joliment s’insérer dans la setlist après des morceaux de pure folie et avant l’indescriptible furie de Inhaler, tube metaleux-rock surpuissant qui assomme une fois encore l’Olympia. L’inévitable Two Steps, Twice, durant lequel les membres de Jagwar Ma viennent prêter main forte à Foals pour une version avoisinant les dix minutes, vient clore pour de bon cette fois un concert de très haute tenue.

Même si tout n’a pas été parfait, il y a fort à parier que l’ascension que les britanniques sont en train de prendre est loin d’être en mesure de s’arrêter. Il faudra toutefois que ceux-ci continuent d’avancer à leur rythme en étant conscient du succès qui leur tend les bras, sans toutefois se brûler les ailes face à cette popularité grandissante qui pourrait finir par leur nuire. Éléments de réponses à cette interrogation en novembre prochain au Zenith de Paris.
setlist
    Prelude
    Balloons
    Olympic Airways
    My Number
    Out Of The Woods
    Miami
    Milk & Black Spiders
    Blue Blood
    Late Night
    Providence
    Spanish Sahara
    Red Socks Pugie
    Electric Bloom
    ---
    Moon
    Inhaler
    Two Steps, Twice
photos du concert
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