Après un Cabaret Sauvage en septembre dernier, ce sont pas moins de deux concerts à l'Olympia que Foals donnaient cette semaine à Paris. Le groupe se produisait hier pour le premier de ces deux évènements parisiens dans une salle archi-bondée. Mais avant de lâcher les fauves, c'est le jeune anglais
Declan McKenna qui était chargé d'ouvrir le bal.

Mission pas des plus aisées pour ce jeune homme de dix-sept ans seulement ! Se produisant pour la première fois en France en formation groupe, on l'avait déjà aperçu, notamment, au festival FNAC Live l'été dernier, en solo sur le parvis de l'hôtel de ville. Pour ce baptême de feu dans cette configuration, la parité est de mise : en effet deux garçons et deux filles occupent la scène. Ces britanniques nous proposent musicalement une pop légère et acidulée. A l'aide de sa guitare et d'un clavier aux sonorités Bontempi, Declan McKenna affronte un public encore clairsemé mais somme toute relativement attentif à la prestation de ce soir. Celui-ci ne démonte pas sur scène malgré une certaine appréhension perceptible. Il ne faudrait peut-être pas que les choses aillent un peu trop vite pour le Londonien, mieux vaut lui laisser le temps pour éviter qu'il ne se brûle pas trop rapidement les ailes. Au final le nouveau protégé du label Because Music ne s'est produit que trente minutes sur scène sur les quarante-cinq minutes prévues. Ce qui n'est déjà pas si mal pour quelqu'un de propulsé dans une arène explosive. On continuera cependant à suivre ce garçon qui a assurément une grande marge de progression.

Ainsi, ce set écourté nous obligera à patienter quinze minutes supplémentaires avant de pouvoir plonger dans le show de
Foals. C'est Jack Bevan qui, derrière les effets d'un stroboscope, entre le premier sur scène et attaque avec force derrière sa batterie les premiers mouvements de
Snake Oil. Rapidement rejoint par ses acolytes, la machine débute le concert sur les chapeaux de roue. La température déjà bien élevée et l'Olympia gagne quelques degrés supplémentaires. Fort heureusement, le groupe d'Oxford n'accélère pas la cadence avec sa seconde chanson. Pour la plus grande joie du public ils alignent un
Mountain At My Gates aux accents funky, le tout sous des lumières rouges sang. Yannis Philippakis semble en grande forme. Il se déplace souvent vers sa gauche et s'amuse à tournoyer tout en jouant de la guitare. Le petit lutin s'asperge la tête d'eau et envoie le fond de sa bouteille sur le public avant d'entamer un
Olympic Airways sérieusement groovy, qui sera enchaîné avec
My Number, lequel ne dépareille pas avec les deux précédents morceaux. L'ambiance est donc festive pour ce début de concert. Et ce n'est pas un
Balloons des familles qui va inverser la tendance.
Toutefois le groupe, qui compte jusqu'à six membres sur scène pour certaines chansons, relâche un peu ce rythme effréné avec le délicat
London Thunder, joyau de leur dernier opus. Mais ce fléchissement ne sera évidemment que de courte durée. En effet
Providence et son énergie surpuissante permet à Yannis de prendre son premier bain de foule de la soirée. Le public est littéralement aux anges.

Il faut alors un
Spanish Sahara majestueux avec son final délicat et inédit pour nous remettre de la bombe lâchée précédemment. Ce sera d'ailleurs le seul extrait de
Total Life Forever joué lors de cette soirée.
Red Socks Puggie sera quasiment enchaînée à l'hymne foalsien de leur second album.
Les minutes passent très vite. Un
Late Night intimiste accouplé au brillant
A Knife In The Ocean précédent déjà le dernier acte de ce concert. Yannis interroge la salle d'un « Olympia, are you fuckin' ready? » avant d'entamer un
Inhaler brutal et sans concession. Après cette claque magistrale, le groupe quitte la scène. Une heure dix minutes vient de s'écouler mais nous n'avons pas vu le temps passer.
C'est un des claviéristes accompagnant le groupe qui revient tout d'abord sur scène pour lancer la boucle électronique annonciatrice de
What Went Down, premier titre du rappel de ce soir. L'énergie est de nouveau particulièrement folle lorsque le groupe exécute la chanson à l'unisson. Yannis semble possédé et s'avère intenable. Il finit par se jeter une fois encore dans le public. Ce morceau de bravoure résume à lui-seul parfaitement la dimension qu'a prise musicalement le groupe avec son dernier album. L'indéracinable
Two steps, Twice vient conclure le concert et cette heure et demie riche en émotions. Le groupe remet ça dès ce soir. On y retourne ?