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Tricky

Paris, La Gaîté Lyrique - 23 mai 2013

Live-report par Jean-Christophe Gé

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Tricky et sa bande étaient cette semaine à Paris pour défendre son dernier album dans le cadre baroque et moderne de la Gaité Lyrique. Un lieu que le public venu nombreux aura eu le temps d’explorer à loisir, puisque l'anglais a apparemment été coincé sur la route. Quand les portes de la salle s’ouvrent à 22h et que le bar peut enfin se vider, on se dit que le temps a été un peu long alors que le concert aurait dû commencer depuis une heure.
Tout le matériel est sur scène, la balance a été faite et c’est un improbable album de reprises dub de The Clash qui prolonge l’attente dans une salle qui affiche complet. La tension monte d’un cran, dommage qu’il n’y ait pas une première partie : un DJ pour dégourdir les jambes et les oreilles, voire un monsieur loyal pour nous dire combien de temps l’attente dot se poursuivre.

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23h, à l’heure où la plupart des salles ferment leurs portes, des clopes commencent à s’allumer et les videurs de commencer la valse des mises en garde auprès d’un public qui oublie les règles élémentaires de la courtoisie, voire de l’hygiène. C’est peut-être le signal qu’attendait Tricky et son groupe pour monter sur scène. Une demoiselle prend la pose, avant de se faire sortir, fausse alerte.
23h03 précises, l’obscurité se fait, et le groupe prend place. Tricky a le visage fermé, des gestes courts et mesurés, tel un boxeur concentré. Une basse énorme emplit la salle, la rythmique de la batterie est martiale, l’ensemble envoûtant. Un Tricky complètement possédé partage le chant avec sa choriste. C’est une ambiance plus post-punk que trip-hop, un effet renforcé par l’arrivée d’une guitare très rock en fin de morceau.

Le chanteur n’échange aucun mot avec son public, pas d’explications ou d’excuses pour le retard, de la musique, et juste de la musique. Et c’est très bien ainsi, il ne faut pas briser la magie. Le son est très puissant et contraste beaucoup avec les albums certes très sombres, mais aussi plutôt lents dans le tempo. La guitare est au centre de cette métamorphose. Alors qu’elles cocotent gentiment quand elles sont présentes en studio, elles sont omniprésentes et très abrasives en concert. Sans rien enlever à la noirceur des morceaux, cela donne encore plus de puissance à une musique qui vient des tripes.

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Les jeux de lumières sont aussi inattendus. Pas de projections vidéo comme les affectionnent ses anciens camarades de Massive Attack dont il reprendra Karmacoma en rappel, les effets sont minimalistes, tout ce qui est à voir est sur scène, le jeu des musiciens est quant à lui très soutenu. Le rappel se fera d’ailleurs quasiment dans le noir. Après une demi-heure de jeu, Tricky lâche un premier « thank you very much, thank you ». C'est sobre et sincère, ce qui se déroule sur scène se passe de petites phrases.

Après une petite heure de concert, le groupe joue Nothing Matters, mon morceau préféré de l'album, qui clôture le set principal. Il est minuit, le groupe revient pour deux titres, laissant un public épuisé mais sous le charme.