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Jon Hopkins

Paris, Point Éphémère - 26 juin 2013

Live-report par Emmanuel Stranadica

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Un mini évènement s’est produit mercredi dernier au Point Éphémère à Paris. En effet la venue en France du trop rare Jon Hopkins a transformé pendant près de deux heures la salle de concert en club.

En guise de démarrage pour chauffer un tant soit peu le public, Thomas Hennebique aka Gordon Shumway se produit derrière les platines pour un DJ set d’une quarantaine de minutes oscillant entre downtempo et techno. Intelligemment progressif, son mix permet d’ajouter quelques degrés supplémentaires à la température déjà bien élevée de la salle.

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C’est vers 21h30 que Jon Hopkins s’installe derrière sa console. Détendu, souriant et affichant un t-shirt à la cool, l’anglais entame son concert avec Breathe This Air, extrait de son tout nouvel album Immunity. Car oui, cette performance fut bien un concert.
Jon Hopkins est constamment en mouvement. Avec une dextérité folle il manipule les différents boutons de sa mixing-desk et tapote sur ce qui fait office de batterie électronique. Il s’amuse et le public ne peut que s’en réjouir. Il réussit à réinventer en live ses propres morceaux. C’est un véritable magicien, doté d’un pouvoir d’hypnotiseur. A coups de blips, de clicks, de beats saccadés, il envoute le public parisien. Un des probables secrets de sa virtuosité, c’est de savoir glisser une petite ritournelle mélancolique en fond sonore. Celle-ci adoucit les rythmes saccadés et distordus qui constituent l’essence même de ses compositions. Car, et on peut le regretter, aucun visuel n’accompagne le set du Londonien dans la salle parisienne contrairement à certaines de ses dernières performances. C’est dire le pouvoir d’attraction du concert de Jon Hopkins. Sans artifices, il réussit à captiver une salle devenue un vrai sauna.

Son concert monte progressivement en puissance alors qu’il effeuille les plages de Immunity. We Disappear, Collider, Open Eye Signal, premier single de l’album, produisent un effet euphorisant sur l’audience. La musique de Jon Hopkins est parfois comparable à ce qu’on appelle de la minimale. A mon sens, elle constitue un parfait croisement d’électronica teintée d’abstract hip-hop et se situe aux frontières de la techno. Une chose est certaine, elle est tout bonnement addictive.

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Light Through The Veins, tube de son précédent opus Insides, dans une version remaniée, vient trouver une place de choix au sein de la setlist de l’anglais. Le rythme commence alors à baisser d’intensité. Les titres deviennent plus ambiants, autre exercice de style où Jon Hopkins excelle, et le concert se termine au bout de cinquante minutes. On a peine à croire que c’est déjà terminé. Un bref rappel vient frustrer un peu plus un public qui était bien décidé à danser jusqu’au bout de la nuit.

Mais le prodige de la musique électronique a déjà disparu comme par enchantement, nous abandonnant ainsi avec nos souvenirs d’une bien jolie soirée.