Pulled Apart By Horses

Avec cinq concerts au programme à Paris dans des lieux insolites allant du garage au barbier en passant par l'épicerie durant les mois de septembre et octobre, les soirées Get Loud proposées par la célèbre marque de chaussures Converse ont fait bien des heureux à Paris ces dernières semaines. En effet, après Yuck, Blood Red Shoes et Wall Of Death, et en attendant The Subways quelques jours plus tard, c'est dans un salon de tatouage situé rue des Lombards dans le 1er arrondissement que Pulled Apart By Horses ont offert l'une de leurs rares prestations scéniques en France après une année consacrée à l'écriture et l'enregistrement d'un nouvel album.



Qui dit salon de tatouage, dit inévitablement lieu peu ou pas adapté à la tenue d'un concert au sens strict du terme. Une fois passée la porte d'entrée, quelques mètres seulement et la montée d'une poignée de marches nous séparent d'une arrière-boutique. Si quelques cadres et miroirs accrochés aux murs subsistent, l'ensemble de la petite pièce semble avoir été repensé et réaménagé pour laisser la place au matériel du groupe, concentré sur une surface excédant difficilement les trois mètres carrés. Le public, quant à lui, est logé à la même enseigne, une petite trentaine d'heureux élus pouvant ainsi s'amasser au plus près des musiciens et de leurs instruments.

Aux alentours de 20h15, la formation, après avoir patienté dans la rue attenante, fend la foule jusqu'à prendre place tant bien que mal dans l'espace lui étant réservé. Si les conditions peuvent sembler difficile de par le manque d'espace et une chaleur étouffante, la bonne humeur du quatuor de Leeds ne s'en trouve aucunement altérée, ce dernier expliquant malicieusement durant les premières minutes que son objectif du soir est de parvenir à faire se déplacer la police avant la fin du concert du soir.



Filmé et photographié sous tous les angles, les invités s'étant vus distribuer à l'entrée du lieu des appareils photo jetables à l'effigie de la marque à l'honneur, le concert va vite se révéler être à la hauteur de la réputation de Pulled Apart By Horses. Les shows du groupe s'étant faits extrêmement rares au cours des derniers mois, quelques titres vont en effet être nécessaires à Tom Hudson, James Brown, Robert Lee et Lee Vincent pour vaincre quelques soucis techniques, trouver leur rythme de croisière et passer la vitesse supérieure.

En l'espace de quarante-cinq minutes, ces derniers vont ainsi s'évertuer à présenter une sélection des meilleurs titres extraits des deux albums que compte leur discographie, mais aussi introduire plusieurs titres inédits à ce jour. Avec The Crapsons et Back To The Fuck Yeah, l'ambiance se voit ainsi posée d'emblée, le son du groupe, agressif et puissant, ne semblant pas dénaturé par la configuration du lieu et une acoustique que l'on aurait pu craindre de piètre qualité. Il en sera de même tout au long du concert, V.E.N.O.M et surtout I Punched A Lion In The Throat provoquant des frémissements dans un public freiné dans ses ardeurs par le peu d'espace à sa disposition. Les nouvelles compositions jouées se révèlent quant à elles fidèles à l'univers du groupe : brutes et sans compromis (Bag Of Snakes, Hot Squash) ou plus groovy et accessibles (Grim Deal, Lizard Baby), ces dernières ne manquent pas d'intérêt et laissent entrevoir un nouveau disque des plus attrayants.



De rappel il ne sera pas question ce soir, mais l'intensité du High Five, Swan Dive, Nose Dive final, marqué par l'incursion de James Brown au milieu des fans du groupe tandis que Tom Hudson grimpe sur la batterie, offre une conclusion parfaite à un concert atypique mais des plus réussis.

De la sueur, des décibels et une proximité certaine, de quoi se souvenir pour longtemps encore de cette soirée des plus spéciales.