Kasabian et le Zénith de Paris. Peut-on rêver meilleure combinaison que celle-ci ? La musique de stade du groupe anglais est clairement taillée pour cette salle, et le public ne s'y est pas trompé, venu nombreux ce vendredi soir. Kasabian se sont montrés à la hauteur du lieu, déversant leur électro rock grandiloquent pour le plus grand plaisir de leurs fans !

Mais avant toute chose, place à la première partie,
Pulled Apart By Horses. Étonnant – si ce n'est incompréhensible – choix de première partie tant Pulled Apart By Horses et Kasabian n'ont qu'environ un seul point commun : faire de la musique. Les quatre musiciens font toutefois une entrée fracassante, déployant un son puissant et agressif, entre Nirvana et Therapy?.
Pulled Apart By Horses jouent beaucoup avec le tempo, n'hésitant pas à casser le rythme régulièrement, passant d'une cadence heavy metal à une rythmique plus lente en un claquement de voix. La formation de Leeds enchaîne ainsi une demi-heure durant leurs meilleurs titres, du rock dévastateur de
Lizard Baby et
Hot Squash à la pop efficace de
I Punched A Lion In The Throat et
Medium Rare, en passant par le post-hardcore
Blood Brothers-esque de
High Five, Swan Dive, Nose Dive.

Les quatre membres de
Kasabian, accompagnés de musiciens supplémentaires pour le show, entrent sur scène une poignée de minutes plus tard, au son de la courte instrumentale
Shiva. Le public dans les gradins se met debout alors que retentissent les premières notes du boursouflé
Bumblebee, issu de leur dernier album
48:13 paru en juin dernier.
Comme pour s'excuser de débuter par un des titres les moins réussis du disque, la formation de Leicester amorce sans plus attendre le tubesque
Shoot The Runner. Toujours aussi efficace, il met déjà le feu parmi des spectateurs qui ne font plus qu'un dans la fosse, sautant en chœur sur le refrain et son riff de stade.
Les deux premières compositions de
West Rider Pauper Lunatic Asylum prennent la relève, affirmant la puissance pop du groupe, idéale pour la scène du Zénith, avant que ne s'ensuive
Days Are Forgotten, composition la plus faible du pourtant très bon
Velociraptor!.
Kasabian préfèrent ainsi mettre en avant le côté emphatique de leur musique plutôt que la qualité. Certes, ce sont des chansons taillées pour une scène de cette ampleur, mais préférer
Bumblebee à
Explodes ou encore
Days Are Forgotten à
Let's Roll Just Like We Used To n'est pas forcément du meilleur goût.
Fort heureusement, nous avons droit à des titres plus originaux, à l'instar de l'entraînant
Clouds ainsi que l'
Oasisien
Thick As Thieves. Entre-temps, les convaincants
Eez-eh et
Processed Beats font le job, faisant danser les plus réticents, avant que
The Doberman puis
Take Aim ne viennent définitivement rassurer sur le potentiel live d'une formation qui n'aura jusque là cessé de nous surprendre.

La seconde moitié du show devient d'ailleurs totalement folle, à commencer par
Club Foot qui, dès les premières notes, s'empare de la foule pour ne plus la lâcher pendant cinq minutes.
Re-Wired prend ensuite la relève et, même si la composition semble assez facile sur disque, elle accomplit aisément sa raison d'être première : faire danser.
L'electro bizarroïde de
Treat convainc grandement le public, notamment sur le pont instrumental qui prend ce soir tout son sens. Alors qu'il peut finir par ennuyer sur l'album tant il est peut paraître long et répétitif, il devient ici l'un des passages mémorables et indispensables, transformant le Zénith en dancefloor géant le temps de quelques minutes.
Empire puis
Fire finissent de nous achever. La salle reprend en cœur le génial
« Stop, we're all wasting away » du premier, avant que
Fire ne déballe son crescendo incendiaire pour terminer sur ses chœurs de stade jouissifs.
Le dernier single
Stevie, qui n'est autre que la meilleure plage de
48:13, s'affiche pour le rappel, témoignant définitivement de la pertinence de cet album bien plus en live qu'en tant qu'objet physique seul qui prend la poussière. S'ensuivent l'efficace
Vlad The Impaler et, surtout, la surprenante reprise du
Praise You de
Fatboy Slim qui n'a rien à envier à l'originale.
La dernière chanson à être interprétée ce soir n'est autre que
L.S.F. (Lost Souls Forever), concentré d'énergie culte du premier album, dont les contagieux backing vocals sont chantés jusque dans le métro, plus d'une demi-heure après la fin du concert.
Même si l'on peut regretter l'absence de certains tubes (
Reason Is Treason et
Fast Fuse en tête) et, à l'inverse, la présence de quelques titres plus secondaires, ces quelques quatre-vingt-dix minutes, bien que directes, peu subtiles ni diversifiées, mettent largement de bonne humeur pour le mois !