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The Struts

Paris, Maroquinerie - 14 février 2014

Live-report par Olivier Kalousdian

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Le terme Strut pourrait, en Français, signifier « un soutien, un étai ou un entretoisement ». Jusqu'au verbe To Strut, qui lui se traduirait en « Se pavaner ou rouler des mécaniques ».

C'est certainement à la deuxième solution que Luke Spiller, leader à paillettes du groupe, a du inconsciemment penser quand il décida de nommer son groupe ainsi. Ce n'est pas un scoop, l'époque est au retour glam dans toute sa splendeur. Des Français de The Burnin Jacks à The Struts en passant par The Valentines (dans un style beaucoup plus métallique), le maquillage outrancier, les coupes de cheveux improbables et les vêtements de lumière se rappellent aux bons souvenirs des plus anciens et des fans de David Bowie, du MC5 et surtout du Queen période 1974/1977.

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Originaires de Derby, dans un Derbyshire situé sur un point quasi central de l'Angleterre, Luke Spiller, Addo Slack, Jed Elliott et V. Davies bénéficient d'un vrai talent pour la communication avec le public qui remplit au trois quarts le réputé sous-sol de la Maroquinerie. Les filles, les garçons, le rock, les excès, les paillettes... une volonté assumée de jouer avec un star système – balbutiant dans leur cas – tel que le pratiquaient avec ironie Marc Bolan ou Wayne Kramer dans les seventies.

Dès les premiers titres, quand sonnent vingt-deux heures à la pendule du salon, The Struts annoncent le menu : festif et putassier. Avec des mélodies qui accrochent l'esprit, des riffs lourds piqués par-ci, par-là comme sur le titre My Machine – rappelons-nous ici The Knack et leur hit de 1979, My Sharona – une basse grasse et glissée et une batterie lourde dans les médiums, Luke Spiller, dont les parents assistent ce soir au concert, a su s'entourer d'une équipe de talent pour appuyer ses couplets et ses vocalises hautes, à la limite de la rupture. Les Queen et Freddie Mercury ne sont vraiment pas loin ! Maître de cérémonie aguerri du haut de sa vingtaine d'année, Luke Spiller ne ménage ni les petites phrases lancées aux filles du premier rang, ni son jeu de jambes pour arpenter, tout le long du set, la petite scène de la Maroquinerie.

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Mais limiter The Struts à un seul style rock serait réducteur. Explorant bien au-delà de la période glam, The Struts surprennent et déconcertent autant qu'ils amusent avec un titre comme Put Your Money On Me, construit plus sagement comme une ballade douce acide britpop du groupe Oasis qui donne, tour à tour, l'occasion à la guitare, à la basse et à la batterie d'exprimer leurs talents et leurs solos sur des textes à la guimauve. S'ensuivra une reprise, dont le groupe s'est montré si friand sur ses vidéos Internet (The Rolling Stones, Edith Piaf, Daft Punk...). Et quand il s'agit de reprise, The Struts ne reculent devant aucune réinterprétation, pourvu qu'elle fasse réagir, au pire, ou danser, au mieux. Qui aurait pu s'attendre, ce soir, à entendre le titre Royals, originellement interprété par cette nouvel assemblage marketing destiné à envahir une pop grand public; la néo-zélandaise Lorde ? Sentiments très mitigés pour certains et reprise en chœur du refrain pour les autres.

Rapidement initiés aux ambiances de concerts et de festivals, l'unique rappel verra les titres Could Have Been Me et Where Did She Go joués en collaboration avec un public à qui on demande de s'asseoir, puis de se relever en sautant très haut... Une recette mille fois employées mais qui, une fois de plus, tient ses promesses. À court de chansons, The Struts se retirent après douze titres et un concert fort appréciable, mais un peu court en bouche. Comme on dit en cuisine : à suivre !
setlist
    Matter Of Time
    I Just Know
    Kiss This
    My Machine
    Let's Make It Happen
    Put Your Money On Me
    Roll Up
    She Makes Me Feel Like
    Royals
    You And I
    ---
    Could Have Been Me
    Where Did She Go
photos du concert
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