The Struts

Non seulement ce quatrième album de The Struts est un excellent disque mais il est un disque important. Car si les années 70 et 80 produisaient ce genre de disques à la pelle avec un son calibré pour le plus grand nombre mais en même temps ambitieux, ce n'est malheureusement plus le cas de nos jours. Pretty Vicious est en effet un disque « mainstream », mais de très grande qualité, qui pourrait très vite amener le groupe à se produire dans des stades.

L'album démarre très fort avec Too Good At Raising Hell sorte de croisement entre Mötley Crüe, du glam à la Slade et les Rolling Stones période Exile On Main St. Pretty Vicious possède un petit côté sleaze 80's du meilleur effet, I Won't Run est un tube calibré pour les radios qui, une fois entré dans votre cerveau, n'en sortira plus jamais. Il est de plus doté d'un solo magique qui nous rappelle l'époque où Slash était encore un grand guitariste.
Hands On Me sonne comme du Aerosmith top niveau avec le refrain qui tue au moment où il faut, et un break dévastateur. Du grand art. Do What You Want, c'est encore les Rolling Stones à leur meilleur, circa 72-73. Le disque n'en est alors qu'à sa moitié et The Struts nous ont déjà séduits, mais la suite va nous achever : Rockstar est une tuerie absolue, le genre de morceau que tout bon groupe de rock rêve d'écrire ne serait-ce qu'une fois dans sa carrière. Remember The Name sonne entre les Manic Street Preachers et Guns N' Roses lorsqu'ils étaient encore un bon groupe. Le morceau est en plus doté d'un solo diabolique et sublime.

Bad Decisions est le genre de ballade dont les Guns N' Roses, encore eux, doivent rêver d'écrire tout en sachant qu'ils en sont désormais incapables. Même lorsque le groupe se révèle un peu moins bon comme sur Better Love, avec un côté un peu trop pop passe-partout, il reste excellent. Gimmie Some Blood est encore du glam Slade-ien, Dieu que ça fait du bien. L'album se termine par une sublime ballade, Somebody Someday, montrant toutes les qualités vocales de Luke Spiller. Avec ce titre The Struts ont écrit leur classique absolu, le genre de morceau qui voit les concerts s'achever dans une salle plongée dans le noir avec tous les briquets allumés.

Pretty Vicious est un très grand disque, qui plus est addictif. A peine l'album est-il terminé qu'on le remet sur la platine pour l'écouter encore et encore. Avec ce disque le groupe de Derby frappe un grand coup et devrait naturellement devenir un groupe énormissime.