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Casual Sex

Paris, Flèche d'Or - 18 février 2014

Live-report par Olivier Kalousdian

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Christophe Crénel du Rodéo sur Le Mouv, Marjorie Hache de UK Beats, sur OÜI FM, nos camarades du webzine My Cat Is Yellow... C'est peu de dire que le concert des Écossais de Casual Sex était guetté et attendu en ce mardi 18 février !

Sam Smith au chant et à la guitare, Edward Wood à la deuxième guitare, Peter Masson à la basse et Chris McCrory à la batterie, seul chevelu dans la bande de néo-romantiques qu’il accompagne, forment la nouvelle sensation venue tout droit de Glasgow et marchant dans les traces de leurs aînés, le groupe Franz Ferdinand. Ils portent sur eux l’esprit sombre des prolifiques débuts des années quatre-vingt et, dans la voix de Sam Smith, un savant mélange de registres vocaux, entre l’élégance du crooner Edwyn Collins et la profondeur susurrée d’un Robert Smith. D’ailleurs, Sam Smith ne porte-il pas à merveille son homonymie ainsi que ce discret rouge à lèvre vermillon que souligne un teint blafard ? Une parfaite soirée pour les quadras nostalgiques et les plus jeunes, amateurs de rock froid relevé, de-ci de-là, d’une touche rythmique exotique.

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Cette soirée, un brin tendancieuse – personne n’a besoin de traduire Casual Sex pour en comprendre le sens premier – est ouverte par le groupe Pale Grey. Une fois encore, la Belgique fait sensation avec de l’abstract pop se rapprochant inévitablement, notamment par les nappes rêveuses et la voix de son chanteur, d’une autre sensation, le groupe Alt-J. On attend, avec une saine curiosité leur premier album intitulé, Best Friends prévu pour le mois de février.

Les quatre garçons venus de Glasgow aux pratiques sexuelles très tendance jouent de la pop à guitares qui cisaille agréablement les pattes. Avec une attitude parfois brailleuse, une certaine élégance se dégage de ces looks tout en noir, prés du corps et surmontés de coupes de cheveux, courtes sur les cotés et épaisse dessus – vous avez dit new wave ? – on pourrait penser qu’il s’agit là des Franz Ferdinand... ou presque ! Quoi qu’il en soit, Casual Sex confirment qu’ils sont bien le dernier frisson du rock Ecossais, soutenus par leurs grand frères des Franz Ferdinand dont ils ont assuré la première partie de leur tournée 2013, un peu partout dans le monde.

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Ici, la basse mène souvent la rythmique sur des tempos quasi funky suivie de près par les guitares assurant un riff tout en cordes pincées pour mieux faire gigoter. En particulier sur le titre Nothing On Earth dont l’ambiance électro-pop (accentuée par des samples) fait un peu figure d’ovni au milieu d’un set plutôt rock, pour ne pas dire post-punk. Avec le titre Stroh 80, la voix de Sam Smith reprend le lead de sa profondeur naturelle. Le flow très posé, presque haché, a des relents de Jarvis Cocker en pleine explication de textes. Un texte au combien explicite puisque contant comment Sam Smith se fit attraper en plein ébat sexuel avec une fille, lors d’une fin de soirée aussi stupéfiante qu’arrosée...

Pour leur première participation en tant que groupe principal, tous pays confondus, Casual Sex jouissent d’une belle audience, vite acquise sur des airs qui vacillent entre la sombre new wave des années 80s et la pop synthétique qui verra le jour peu après, une fois les charts et autres chaînes envahies par des groupes qui, jusque là, n’auraient jamais pensé se compromettre à ce point.
Sur Soft School, si l’introduction a quelque chose à voir avec le début du titre Roxane de Police, il n’est pas loin le tempsde groupes comme les Godfathers et le titre Sun Arise. La guitare solo y résonne de deux notes pincées, longues, répétitives et envoyées à intervalle régulier, tout le long d’un titre au beat puisant dans le reggae blanc. Avec National Unity, le beat syncopé est encore plus marqué. Il intègre, lui, des percussions jouées à contretemps sur un idiophone nommé claves (en version synthétique).

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C’est sur le titre Then Again que nous sommes amenés à nous replonger avec émoi dans l’ère gothique et ses guitares maudites, sonnant avec régularité telle la cloche d’un beffroi lointain quelque part dans la terre du milieu. Distordues et inquiétantes, elles répondent coup pour coup à la basse proéminente dont l’importance n’est jamais démentie, tout au long du set. S’ensuit le titre éponyme de leur EP sorti en octobre 2013, Bastard Beat. Mélange savant de tous les ingrédients déjà distillés au cours de l’heure dans un joli foutoir rythmique syncopé où les sons synthétiques répondent aux notes de guitares jouées comme une ligne de basse. Magazine, le groupe post-punk de Howard Devoto et Barry Adamson, fait encore des petits, trente cinq ans après...

Totalement convaincus et donc légèrement frustrés par un set assez court (un seul rappel), le public a du mal à quitter la salle de la Flèche d’Or. Dehors, les cigarettes se consument et s’enchaînent devant les grilles séparant de la rue. L’avis semble unanime : une fois encore, la Flèche d’Or surprend et réjouit sur la qualité des groupes programmés.
setlist
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