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Manic Street Preachers
Public Service Broadcasting

Paris, Bataclan - 23 mai 2014

Live-report par Emmanuel Stranadica

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Quinze ans ! C'est le nombre d'années qu'il aura fallu attendre pour avoir la chance de revoir les Manic Street Preachers sur scène en France. Après cette longue période de purgatoire, les gallois étaient enfin de retour vendredi soir dernier à Paris pour un concert qui s'annonçait explosif.

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C'est pourtant dans un Bataclan en configuration réduite (étage fermé et rideaux tirés sur les côtés de la salle) que les débats allaient se dérouler. Il est probable que cette absence prolongée ait généré une forme de désintérêt du public français pour le célèbre trio. Quoiqu'il en soit, c'est dans une salle joliment clairsemée que les Londoniens de Public Service Broadcasting ouvrent le bal un peu après 19h30. Nous gardons en tête un excellent souvenir du concert donné par le duo début avril à la Flèche d'Or et c'est donc avec beaucoup de plaisir que nous les retrouvons à nouveau sur scène. Toujours dans un esprit très englishness, les acolytes portent grosses lunettes et se veulent élégants sous la forme d'une cravate pour Wrigglesworth et d'un nœud papillon pour J. Willgoose Esq.
Les compères sont comme toujours positionnés respectivement à gauche et à droite d'un écran central s'apparentant à une ancienne télévision qui projette des images d'archives de documentaires de la BBC. Les thématiques telles que la guerre, le patin à glace ou les télécommunications sont abordées et égayées par la musique des deux musiciens. Wrigglesworth officie à la batterie tandis que J. Willgoose Esq.s'occupe de toute la partie guitare/banjo ainsi que de l'électronique. Débutant leur set par London Take It, extrait de l'EP The War Room, Public Service Broadcasting vont ensuite majoritairement naviguer au travers des titres de leur premier album Inform, Educate, Entertain. Gagnant progressivement l'attention du public, les deux anglais, malgré un set écourté par rapport à celui du mois dernier, nous gratifient d'une excellente version de Elfstendentocht, Part 1, paru à l'occasion de la dernière édition du Record Store Day. Night Mail connaitra une jolie et inédite introduction shoegaze alors que Spitfire et surtout le kraftwerkien Everest viendront conclure trente-cinq minutes de concert particulièrement plaisantes.

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French Disko de Stereolab ou encore Incubation de Joy Division viennent ravir nos oreilles et nous faire patienter le temps du changement de plateau, quand enfin James Dean Bradfield, Nicky Wire et Sean Moore entrent sur scène. Accompagnés de deux musiciens supplémentaires, les gallois démarrent de la plus belle manière avec un Motorcycle Emptiness de très haute volée. Nicky, perfecto et lunettes de soleil sur le nez, s'amuse avec sa basse et ne tient pas en place. James, chemise blanche et cravate pour l'occasion, déverse ces solos de guitare dont il a le secret et chante plutôt juste alors que celui-ci s'est excusé auprès de l'audience pour un problème à la gorge. Sean, t-shirt et mitaines, tape à tout va et ajoute une sacrée puissance sonore aux chansons des Manic Street Preachers. Le concert sera majoritairement consacré à une relecture de la carrière du groupe. Avec You Stole The Sun From My Heart ou Ocean Spray, les fans sont aux anges. Les gallois sortiront Futurology, leur nouvel album, début juillet et entrecoupent leur set de quelques inédits tels que Europa Geht Durch Mich à l'introduction très inspirée par le Jean Genie de David Bowie.

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Nicky Wire s'excuse auprès du public de ne plus être venu depuis si longtemps et dédie Stay Beautiful à Jean Paul Sartre, Jean Pierre Rives et Michel Platini. Le concert tient ses promesses et la voix de James ne faillit pas. Séquence émotion avec la superbe reprise du Suicide Is Painless extrait de la bande originale de MASH. Le groupe a beaucoup évolué musicalement depuis la mystérieuse disparition de Richey Edwards en 1995. Cependant ils ont conservé une sacrée niaque. Les moments chargés d'électricité sont nombreux et le public en redemande. La première partie du concert se termine par une version de A Design For Life repris par l'ensemble de la salle pour le plus grand plaisir du groupe. Accompagné uniquement par un claviériste, James Dean Bradfield exécute alors deux morceaux en acoustique dont le classique Small Black Flowers That Grow In The Sky. Les trois autres musiciens font ensuite leur retour, Nicky Wire arborant à cette occasion un blaser à l'effigie du Pays de galles. Le groupe repart pour une demi-douzaine de morceaux dont les moments les plus forts seront You Love Us et Motown Junk où une partie du Bataclan se mett à pogoter. Un long moment espéré, The Everlasting ne figure finalement pas dans la setlist du soir, mais l'impeccable If You Tolerate This Your Children Will Be Next vient conclure un set particulièrement réussi des britanniques.

Fidèles à leur réputation les Manic Street Preachers ne feront pas de rappel. Espérons maintenant qu'il ne faille pas de nouveau attendre quinze ans pour les retrouver sur scène en France. En effet, les trois gallois auront soixante ans à ce moment là.
setlist
    PUBLIC SERVICE BROADCASTING
    London Can Take It
    Signal 30
    Theme From PSB
    Elfstendentocht, Part 1
    Night Mail
    Spitfire
    Everest

    MANIC STREET PREACHERS
    Motorcycle Emptiness
    You Stole The Sun From My Heart
    Ocean Spray
    Europa Geht Durch Mich
    Stay Beautiful
    Suicide Is Painless (Theme from MASH)
    Rewind The Film
    Die In The Summertime
    Your Love Alone Is Not Enough
    No Surface All Feeling
    Walk Me To The Bridge
    A Design For Life
    This Sullen Welsh Heart
    Small Black Flowers That Grow In The Sky
    Revol
    Futurology
    You Love Us
    Tsunami
    Show Me The Wonder
    Motown Junk
    If You Tolerate This Your Children Will Be Next
photos du concert
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