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Public Service Broadcasting
Dark Horses

Paris, Flèche d'Or - 2 avril 2014

Live-report par Emmanuel Stranadica

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C'est une double affiche britannique qui se tenait ce mercredi soir à la Flèche d'Or à Paris. Petite particularité, la formation initialement prévue en première partie s'est retrouvée en tête d'affiche de ce concert.

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Ce sont donc les anglo-suédois de Dark Horses qui débutent cette soirée un peu après 20h30. Devant environ 150 personnes, les cinq membres tout de noir vêtus, blouson de cuir en sus pour les quatre musiciens sur le devant de la scène, entament leur set sous un éclairage rouge sang avec un nouveau morceau, le très long et très bon Hunger. Le fantôme de Black Rebel Motorcycle Club rôde à ce moment-là dans la salle parisienne. La formation actuellement en tournée va dévoiler bon nombre de chansons présentes sur son tout nouvel album Hail Lucid State, uniquement disponible en digital pour le moment.
Autant dire que Dark Horses étaient encore en rodage à Paris, mais s'en sont sortis plutôt bien musicalement. Car curieusement, le chant de la suédoise Lisa Elle, passée de blonde à rousse, dans les premiers morceaux, péche un peu et apporte probablement un tant soit peu d'éclaircie dans les sonorités joliment sombres déployées par ses musiciens. Fallait-il s'en plaindre ou s'en réjouir ? La question est restée sans réponse.

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Toutefois la performance globale du groupe est d'assez bonne tenue. Les nouvelles compositions sans être révolutionnaires renforcent une certaine crédibilité par rapport à l'image que le groupe essaye de renvoyer. C'est notamment le cas avec Sevens, premier single à venir de ce second opus, à la longue introduction flirtant avec un krautrock à l'instrumentation dépouillée avant l'inévitable montée musicale progressive, le tout sous couvert d'un chant s'apparentant à une incantation vocale, et au final instrumental où le quintet s'approche d'un véritable état de transe. Le groupe réussit là avec brio un exercice de style particulièrement périlleux.
Les blousons noirs sont bien évidemment tombés depuis belle lurette car la température est montée d'un cran dans la salle. Dark Horses ne se contentent pas de dévoiler bon nombre de leurs nouvelles chansons (sept au total), ils piochent intelligemment dans leur répertoire déjà connu de leur public. Radio, No Dice et surtout l'excellent Traps au final somptueusement prenant, viennent se joindre à une setlist plutôt bien répartie. Même si le groupe connaît une petite baisse de forme sur les deux derniers morceaux, les cinquante-cinq minutes de live se sont passées sans chipotage. Dark Horses ont su joliment démontrer qu'ils étaient capables de concurrencer certains leaders actuels de la vague sombre et psychédélique.

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Changement de son, et surtout changement de décor pour la suite des évènements. Les fumigènes et éclairages tamisés vont laisser la place à la reconstitution d'un immense téléviseur d'antan positionné au milieu de la scène. C'est en effet une des marques de fabrique de Public Service Broadcasting, le duo mariant à merveille le son de documentaires d'archives à des compositions musicales inédites. Il restait à découvrir si, sur scène, la magie opère de la même manière que sur disque. Car cette fois il est enfin possible de découvrir les images venant se mélanger au son de ces petits génies bricoleurs.
Dès les premiers instants du concert, nous comprenons que nous allions vivre un bien joli moment. Wrigglesworth et son kit batterie/percussions électroniques se situe à gauche de la scène alors que son comparse J. Willgoose, Esq maitre d'œuvre des machines ainsi qu'à la guitare et au banjo, est positionné sur le flanc droit. Tous deux portent une paire de grosses lunettes, avec, au titre du code vestimentaire, ravate pour le batteur et nœud papillon et veste pour le chef d'orchestre.

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Le concert démarre avec un extrait de leur EP The War Room sur lequel des images de guerre sont bien entendu projetées. Le rendu vidéo et sonore est superbe. L'impeccable jeu de batterie de Wrigglesworth donne une cadence et un rythme de feu à la performance des Londoniens. Chaque morceau s'avère illustré visuellement par des images défrichées par J. Willgoose, Esq. The Look Now et son côté Kraftwerk sera associé à une vidéo sur la mode, Signal 30 à des courses de voiture, Theme From PSB à la retranscription de messages audio... Une parfaite cohérence est à chaque fois de mise entre le son et les retransmissions via le téléviseur.
Le duo, il fallait s'en douter, ne manque pas d'humour. Ne disposant pas de microphone, le Géo Trouvetou de l'électronique balance tout au long de la soirée des petits messages de remerciements digitalisés, parfois en français, à l'aide de son laptop.
D'ailleurs une fausse manœuvre annoncera, en français, le dernier morceau du concert alors que nous n'étions qu'au beau milieu de celui-ci, déclenchant de nombreux rires dans l'assistance. Celle-ci est vite rattrapée par un « sorry » des plus appropriés. Si la setlist concerne principalement les titres de leur impeccable Inform - Educate - Entertain, les deux anglais nous gratifient aussi d'un inédit, Elfstendentocht (Pt. 2), enregistré en néerlandais et relatif à la pratique du patin à glace. Sombre et new wave au possible, cette nouvelle composition remporte un vif succès auprès du public et sortira en 45 tours à l'occasion de la prochaine édition du Disquaire Day. If War Should Come et Spitfire viennent ensuite s'enchainer formidablement et constitueront un des sommets de ce concert. En parlant de sommet, c'est l'inévitable Everest qui vient conclure cette heure de concert de la plus belle des manières. On regrettera simplement l'absence de Late Night Final de la setlist malgré son côté probablement injouable en live.

Il n'empêche que ce concert de Public Service Broadcasting aura constitué un vrai petit bonheur en ce début de mois d'avril. Petite séance de rattrapage pour les absents le 23 mai prochain au Bataclan en première partie des Manic Street Preachers.
setlist
    DARK HORSES

    Hunger
    Saturn
    Desire
    Wise Blood
    Sevens
    No Dice
    Traps
    Wake Up
    Western
    Radio

    PUBLIC SERVICE BROADCASTING
    London Can Take It
    The Now Generation
    Signal 30
    Theme From PSB
    Night Mail
    Elfstendentocht(part 2)
    If War Should Come
    Spitfire
    Lit Up
    ROYGBIV
    Everest
photos du concert
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