Public Service Broadcasting

Après un troisième album, Every Valley, paru en 2017 et consacré à l'industrie du charbon au pays de Galles, le trio Public Service Broadcasting nous revient avec quatre titres.

A la différence des précédentes sorties hors album, cet EP, pour la première fois depuis leur toute première publication en 2010 (EP One), contient quatre nouvelles compositions inédites. Aucun remix ne figure donc sur ce White Star Liner. Toutefois, les quatre morceaux concernent bien une thématique, comme d'accoutumée. Et cette fois c'est le Titanic qui est à l'honneur. Le célèbre bateau a été construit par la compagnie britannique qui donne son nom au disque.

Cette odyssée en quatre temps débute avec la superbement intitulée The Unsinkable Ship. Le Titanic se devant d'être résistant à toute épreuve, c'est à coups de riffs de guitares très bruts associés aux mouvements percutants de batterie que le groupe illustre ces propos accompagnés une fois encore extraits d'archives de l'époque. C'est toutefois le titre majeur du disque qui nous enthousiasme follement. White Star Liner est en effet une magnifique envolée pop. Les guitares se font ici subtiles et délicates et la mélodie nous entraine dans une aventure de toute beauté, celle qu'aurait dû connaitre le fameux bateau.

Ayant plusieurs cordes à leur arc, Public Service Broadcasting changent de son au moment d'évoquer la tragédie du naufrage du paquebot. C-Q-D est le code correspondant à "All stations ! Distress !", le SOS donc, envoyé le 15 avril 1912 lors de la submersion du navire. Les grésillements en début de morceau conjugués à l'électronique progressive et répétitive apportent une tension au morceau. Sous couvert d'une batterie électronique lourde et tragique, la mélodie nous entraine avec le Titanic vers le fond de l'océan. The End, inévitable conclusion de cette tragédie se montre beaucoup plus minimaliste et touchante. La voix d'Eva Hurt, célèbre survivante du naufrage, se glisse à la fin de cette petite plage joliment intimiste.

C'est donc un EP majeur que Public Service Broadcasting nous adressent en cette fin d'année 2018. Terriblement inspirés, les anglais nous prouvent une fois encore, et cela en moins de quinze minutes, qu'il faudra continuer de compter sur eux dans le futur. Vivement le prochain album !