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Fear Of Men

Paris, La Machine du Moulin Rouge - 9 juin 2014

Live-report par Emmanuel Stranadica

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Noisy pop britannique versus noisy pop US, telle était l'affiche proposée par la Machine du Moulin Rouge en ce début de semaine. En effet, après un premier concert ensemble au Trabendo en 2012, les anglais de Fear Of Men ouvraient une nouvelle fois pour un concert des américains de The Pains Of Being Pure At Heart à Paris.

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Régulièrement de passage sur une scène parisienne, le quartet de Brighton venait cette fois défendre les chansons de Loom, premier opus sorti tout récemment. Emmené par Jessica Weiss et Daniel Falvey, le groupe débute son set, comme sur l'album, avec l'éphémère Alta enchainée à Waterfall, dans un joli jeu de lumières bleues. La voix de la chanteuse est juste et les mélodies qui l'accompagnent sont en parfaite adéquation.
L'énergie déployée par Fear Of Men, dès leur entame de concert, ne va jamais baisser d'intensité. Les guitares acérées de la chanteuse et de son acolyte soutenues par les rapides mouvements du batteur et par les notes métalliques produites par la bassiste contribuent à ajouter quelques degrés supplémentaires à la température déjà bien élevée sévissant dans la salle. Jessica Weiss, dans sa robe noire moulante, arbore le sourire et mène une cadence assez soutenue dans l'enchainement des morceaux interprétés. Le public apprécie, à juste titre, le come-back vers un de leurs premiers quarante-cinq tours Mosaic, précédant une version live et assez inattendue de Doldrums, chanson restée au simple statut de démo.

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Si Fear Of Men ont conservé leur batteur, ils ont une fois encore recruté une nouvelle bassiste. Cette même recrue s'en sort d'ailleurs plutôt bien et la formation de cette soirée est tout à fait coordonnée. Pour la seconde moitié de leur concert, les quatre anglais interprèteront exclusivement des compositions extraites de Loom. De Seer à Inside, les chansons sont d'ailleurs jouées chronologiquement. Le concert se termine par avec Inside et son final instrumental puissant et long qui enivre le public. Une demi-heure bien vite passée nous laisse un peu sur notre faim. En effet, une petite rallonge musicale de dix à quinze minutes ne nous aurait vraiment pas déplu.

Cependant, point de rappel en vue pour Fear Of Men, et très rapidement ce sont les américains de l'état de Washington qui leur emboitent le pas, tout au moins leur leader Kip Berman, dans un premier temps, qui s'élance pour une version electro-acoustique de Art Smock, plage d'ouverture de leur troisième effort, Days Of Abandon. Rapidement rejoints sur scène par les autres musiciens, quelle n'est pas notre surprise de retrouver au clavier Jessica Weiss de Fear Of Men, Peggy Wang ayant quitté le groupe depuis la fin de la précédente tournée.
La chaleur devient progressivement étouffante dans la salle et les petites perles noisy pop telles que Heart In Your Heartbreak et The Body, nous font suer à grosses gouttes. Les cinq musiciens déploient un panorama assez complet de la discographie du groupe, basculant de chansons issues de singles (Come Saturday) à un retour vers le premier album du groupe (Young Adult Friction) entrecoupées bien entendu de nouvelles compositions.

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S'il semble, à notre grand regret, que Higher Than The Stars soit définitivement bannie de la setlist du groupe, le final de leur show sera particulièrement réussi avec deux extraits datant de leurs tous débuts : This Love Is Fucking Right!, suivi de The Pains Of Being Pure At Heart. Petit bémol cependant puisque le groupe quitte la scène après seulement quarante-cinq minutes de concert.
Kip revient seul une fois encore pour un premier rappel électro-acoustique, suivi de l'interprétation, cette fois au grand complet, de Everything With You, un des premiers singles du groupe. La formation retournera une seconde fois sur scène pour une version de Belong particulièrement réussie, clôturant cette fois définitivement ce concert parisien au bout d'une petite heure.

Malgré un climat assez tropical, et tout comme pour Fear Of Men, nous aurions bien repris un peu de rab. Ce sera pour une prochaine fois. Gageons que les deux groupes se retrouveront dans quelques temps pour un nouveau concert parisien. Ne dit-on pas jamais deux sans trois ?