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Woman's Hour

Paris, Flèche d'Or - 11 juin 2014

Live-report par Mélodie

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Pour la dernière [PIAS] Nites avant l'été, la Flèche d'Or s'est offert un plateau de choix porté par Le Noiseur, Woman's Hour et Angel Olsen.

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La soirée commence avec Le Noiseur, dandy donnant dans la chanson française à la manière d'un Benjamin Biolay. La ressemblance avec ce dernier est d'ailleurs assez troublante. Le Noiseur nous sert des balades mélancoliques pleines de poésie, portées par une voix rauque presque chuchotée. Si l'ensemble n'est pas du tout désagréable, ce n'est malheureusement pas le genre de musique à écouter dans une salle de concert. L'attention du public a l'air plus portée sur la fraîcheur de la bière ou la discussion du voisin que sur ce qui se passe sur scène. En somme, un artiste à écouter, mais plutôt dans une ambiance feutrée.

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Vient ensuite le tour des anglais de Woman's Hour. La scène de la Flèche d'Or reste dans une ambiance noire. Pas de lumières ou de palette de couleurs ce soir, le groupe reste très sobre et n'arbore que du noir. La chanteuse, Fiona Burgess, figure de proue du groupe, est élégamment coiffée d'un serre-tête, toujours noir, posé tel une couronne. Lorsque le quatuor démarre sa prestation, le public n'est pas tout à fait concentré, mais fort heureusement, les premiers rangs (manifestement des connaisseurs) encouragent chaleureusement les anglais.
Certains les ont peut-être déjà vus en première partie de Metronomy ou d'Anna Calvi. Woman's Hour n'ont pas encore d'album à leur actif, la sortie de ce dernier étant prévue pour l'été prochain. Néanmoins, le groupe nous propose de bien belles choses notamment Darkest Place et leur récent single Her Ghost, véritable bijou empli de délicatesse. Délicatesse, c'est le mot qui résume assez bien la prestation des anglais. Fiona Burgess est extrêmement investie dans chacune de ses chansons. Elle développe une gestuelle très marquée, et utilise beaucoup ses mains, comme le fait aussi Lykke Li. Toute cette mise en scène offre un tableau très beau à regarder qui appuie un peu plus le raffinement des mélodies. A la fin de chaque chanson, elle rassemble d'ailleurs ses mains près de son visage, un peu comme on le ferait pour une prière. Woman's Hour poursuivent leur set avec des chansons aux sonorités très portées sur les années 80's. Conversations est très entrainant, quelques têtes dans la salle se laissent porter par le rythme. Dans l'ensemble, Woman's Hour nous ont offert un très bon set qui aura mêlé délicatesse et pop entrainante. La sortie de leur album est pour le moins très attendue.

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Les petits protégés de Metronomy laissent ensuite place à la tête d'affiche de cette soirée, l'américaine Angel Olsen. Cette petite blonde aux grands yeux bleus terrifiants ne fait pas dans la même veine que Woman's Hour. Ce petit bout de femme a une voix qui déménage et habille un folk lorgnant du côté du rock et de la country. Les américains voient déjà en elle une nouvelle figure de la scène folk. Elle revient aujourd'hui présenter son deuxième album Burn Your Fire For No Witness, sorti en début d'année. Sa voix rocailleuse, ses intonations country et sa prestation extrêmement mature démontrent un très grand talent. Angel Olsen clôt cette dernière [PIAS] Nites avec grand panache.

On retiendra, de cette soirée, la poésie (très) mal écoutée de Le Noiseur, la délicatesse et l'élégance de Woman's Hour et la folk puissante et très américaine d'Angel Olsen.