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Woman's Hour
Metronomy
SWIM DEEP

Paris, Zénith - 28 avril 2014

Live-report par Fab

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Voguant encore et toujours sur la vague du succès, menés par un Joseph Mount en passe de devenir l'une des figures phares de la scène musicale britannique, Metronomy voyaient cette semaine leur tournée en France faire escale dans un Zénith de Paris complet depuis quelques semaines déjà. Pour l'occasion, ces nouveaux orfèvres de la pop, attendus dans de nombreux festivals de l'hexagone l'été prochain, ont choisi d'offrir à leurs fans la possibilité de découvrir deux autres formations d'avenir en guise de premières parties : Woman's Hour ainsi que SWIM DEEP.

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Il n'est ainsi que 19h30 lorsque Woman's Hour font leur apparition sur la scène jonchée de figures géométriques triangulaires inspirées de l'artwork de leur premier album à paraître chez Secretly Canadian l'été prochain. Face à un public très dissipé et peu concerné, la mission du quatuor mené par Fiona Burgess, au centre de la scène derrière son microphone, semble immédiatement destinée à échouer. L'acoustique de la salle, pour le moins médiocre ce soir, n'aide en rien une formation ne baissant toutefois à aucun instant les bras. Certes leur musique souvent intimiste et délicate n'a sans doute pas trouvé ici l'écrin idéal pour s'exprimer, mais la qualité des mélodies, à commencer par celles des superbes Her Ghost et Darkest Place, proposés dans la première moitié du set, permettent ainsi à Woman's Hour d'attirer l'attention d'une frange de la fosse tandis que les gradins semblent rester désespérément hermétiques à leur prestation.
Lorsque le rythme monte d'un cran, à l'image du titre Conversations, le groupe parvient enfin à tirer son épingle du jeu, les beats électroniques omniprésents et une atmosphère plus dansante s'avérant alors plus adaptés à un lieu sans doute trop vaste pour l'univers du quatuor. Après trente minutes passées sur scène, la prestation prend alors fin abruptement : en passe d'interpréter une ultime composition, Our Love Has No Rhythm, le groupe est stoppé dans son élan et prié de cesser sa prestation, le temps imparti étant désormais écoulé. Un couac sonnant la fin du set assuré du mieux possible par un groupe que l'on retrouvera avec plaisir dans la salle de la Flèche d'Or le 11 juin pour une soirée [PIAS] Nites.

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Dans un Zénith se remplissant doucement mais sûrement, un court quart d'heure de changement de plateau et d'installation d'instruments précède alors l'arrivée de SWIM DEEP. Après une première apparition au mois de novembre dernier lors du Festival les inRocKs en tête d'affiche à la Boule Noire, les jeunes anglais originaires de Birmingham voient un tout autre défi s'offrir à eux : obtenir la bénédiction du difficile public local, lequel semble ce soir attendre avec une impatience croissante l'arrivée de Metronomy au détriment des premières parties lui étant lâchées en pâture. Contrairement à leurs prédécesseurs du soir, leur répertoire et l'accessibilité de leurs hymnes rock semblent malgré tout leur rendre la tâche bien plus aisée.
Ne semblant ce soir souffrir d'aucune pression ou stress à les voir évoluer librement devant ces quelques milliers de personnes, il est vrai bien aidés dans cette tâche par leur leader Austin Williams totalement décomplexé et nonchalant dans ses attitudes scéniques, SWIM DEEP livrent un set concis et efficace, porté par des mélodies pop ensoleillées et entrainantes. Après un démarrage en douceur avec Red Lips I Know, le groupe sort l'artillerie lourde en enchaînant les principaux singles de son répertoire, mais aussi une composition inédite d'excellente facture, Hotel California, initiée sous forme d'un long jam prenant progressivement forme. A ses côtés, on retiendra principalement Honey et son « Don't just dream in your sleep it's just lazy » s'immisçant dans les têtes, un She Changes The Weather étiré à l'atmosphère captivante, mais aussi et surtout le tube King City dont les chœurs et l'efficacité ne laissent pas la salle insensible.
Ce soir encore, SWIM DEEP ont confirmé le temps d'une trentaine de minutes que leur univers et leurs compositions sont bel et bien destinés au plus grand nombre. Leur second album, toujours en cours de préparation, sera assurément à suivre de près si ces jeunes anglais parviennent à conserver le même niveau d'écriture et d'implication que celui observé jusqu'à maintenant.

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Il est désormais 21h15 dans la salle du Zénith, chauffée à blanc par un public patientant pour certains depuis près de trois heures en son sein. La mise en scène lui faisant fasse est simple mais de bon goût : un décor fait de nuages inspirés par la pochette du dernier album, Love Letters, habille le fond de la scène tandis que des pupitres blancs bordent claviers et batterie. C'est de ce même blanc que sont vêtus les cinq musiciens faisant leur apparition et entamant sans perdre de temps Monstrous, Joseph Mount prenant sagement place derrière un clavier situé à l'extrême gauche de la scène. A l'image de nombreux titres tirés de leur dernier album en date et joués ce soir, l'interprétation se veut sage, fidèle à l'originale, mais manquant du grain de folie et du soupçon d'énergie faisant la différence. La qualité d'écriture du groupe n'est plus à démontrer, mais il faudra ce soir attendre des compositions plus anciennes pour réellement s'enflammer. The Look ou She Wants et ses claviers menaçants sont de celles-ci, tout comme l'enchaînement de Holiday et Radio Ladio, ou The Bay et Heartbreaker en fin de soirée, rappellent bien des souvenirs aux fans de la première heure. Du dernier album en date, on retiendra toutefois le déjanté instrumental Call Me porté par un Olugbenga Adelekan intenable à la basse, l'entêtant Love Letters ainsi que Everything Goes My Way, impeccablement assuré au chant par Anna Prior derrière sa batterie.

Sans forcer leur talent tant le public français semble vivre une histoire d'amour idyllique avec leur univers, Metronomy ont fait parler ce soir leur savoir-faire et un répertoire récent adopté par tous. Les festivals n'ont assurément pas fini de vibrer au son de leurs ritournelles durant les mois à venir.
setlist
    WOMAN'S HOUR
    Non disponible

    SWIM DEEP
    Red Lips I Know
    Honey
    To The Sea
    Hotel California
    She Changes The Weather
    King City

    METRONOMY
    Monstrous
    Month Of Sundays
    Boy Racers
    The Look
    She Wants
    Call Me
    Holiday
    Radio Ladio
    Love Letters
    Everything Goes My Way
    I'm Aquarius
    Reservoir
    Corinne
    Side 2
    The Upsetter
    Naked Smile
    The Bay
    ---
    Some Written
    Heartbreaker
    The Most Immaculate Haircut
    You Could Easily Have Me
photos du concert
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