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London Grammar
All We Are

Paris, Palais des Sports - 22 octobre 2014

Live-report par Jeremy Leclerc

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On connait London Grammar pour leur « tube », Wasting My Young Years que l'on a entendu en boucle, si ce n'est à la radio, ou par démarche personnelle, au moins au travers des spots publicitaires diffusés à la télévision, chanson issue de leur unique album à ce jour If You Wait.

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Le Palais des Sports de Paris est logiquement plein à craquer, alors même que joue déjà la première partie, aux alentours des 19h, All We Are. Un trio venu de Liverpool, dont l'ADN ressemble à s'y méprendre à celui de London Grammar. Une atmosphère faite de ce brouillard anglais dans lequel on laisserait couler notre spleen du dimanche soir. La salle baignée dans une noirceur bleutée avait cette couleur si caractéristique du Disintegration de Cure, album le plus mélancolique et dépressif de la bande à Robert Smith. Une couleur à laquelle sera sensible le public, frémissant après la dernière chanson jouée par le groupe.

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Encensés aux quatre coins des pages de magazines féminins, London Grammar était LE groupe à écouter ces derniers mois... si on n'avait jamais entendu parler de Florence And The Machine, Foals ou The XX. A écouter de plus près, on se rend vite compte de la supercherie. La voix de la chanteuse Hannah Reid est la copie conforme de celle de Florence Welsh, la musique des Machine en moins, haut perchée et éthérée, aussi cristalline qu'une eau de source. La musique de London Grammar se caractérise par un côté minimaliste assumé, que l'on retrouve sans cesse tout au long de leur album. Un minimalisme qui n'est pas sans rappeler celui des The XX, artisans d'une musique épurée jusqu'à la moelle, et qui fonctionnait – du moins sur le premier album – parce que malgré le minimalisme assumé, il y avait des chansons qui tenaient la route (Crystalised, Intro, Shelter...).

Chez London Grammar, minimalisme rime avec vide. Pendant les quarante-cinq minutes du concert joué ce mercredi 22 octobre, une salve d'applaudissements plus soutenus se sera faite entendre à un certain moment. D'après ce pic de décibels, il s'agissait là de leur tube. Cependant, toutes les chansons se ressemblaient à s'y méprendre. Quarante-cinq minutes parmi lesquelles il faut souligner l'abondance de politesse, de reconnaissance témoignée par le groupe envers son public français, politesse répétée après chacun de leur morceau, consistant en des « merci beaucoup, c'est grâce à vous » qui, mis bout à bout, représentent entre cinq et dix minutes de concert. Les mauvaises langues iront jusqu'à dire que payer 45€ pour un concert de 45 minutes, ça fait cher la minute.

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C'est évidemment sans compter la formidable alchimie qui s'opère sur scène, entre les membres du groupe, et le charisme brûlant de sa chanteuse qui, piétinant sur place tout au long du concert, donne parfois l'impression de marcher avec un déambulateur lors de sa sortie quotidienne dans le jardin de la maison de retraite. On a vu des concertos pour piano être bien plus rock, bien plus énergique que ça. Les spectateurs ont su apprécier le moment où le groupe reprit Nightcall de Kavinsky, sans doute les plus belles trois minutes d'un concert, enveloppées dans un jeu de lumières chaleureusement intimiste.

A 21h30, il était déjà l'heure de partir, et de rentrer se mettre au chaud dans ses pénates, les pieds bien au fond de ses petites charentaises.
setlist
    ALL WE ARE
    Non disponible

    LONDON GRAMMAR
    Hey Now
    Darling Are You Gonna Leave Me
    Shyer
    Wasting My Young Years
    Flickers
    Sights
    Stay Awake
    Nightcall (Kavinsky cover)
    Strong
    ---
    Metal & Dust
photos du concert
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