All We Are

Quand le Brésil, l'Irlande et la Norvège se rencontrent, le résultat ne peut être qu'étonnant, voire détonant. Le groupe All We Are en est le parfait exemple. Entre hip-hop et soul, le trio international qualifie sa musique de « Boogie psychédélique ». Ce qui est certain, c'est que All We Are ont un style bien à eux et qu'il est difficile de les ranger dans une case.

Leur musique se veut douce et « moelleuse », tantôt groovy et parfois plus électro. L'histoire commence à Liverpool, alors que Luis Santos, Richard O'Flynn et Guro Gickling ne sont encore que des étudiants du Liverpool Institute For Performing Arts. Leur diplôme en poche, les trois comparses décident de se lancer dans la musique. Liverpool, vivier de talents et ville-mère des meilleurs groupes, est un point de départ qui présage - on l'espère ! - un avenir glorieux pour le jeune groupe.
Ensemble, Luis, Goru et Richard ont réussi à mêler leurs trois cultures. Trois horizons musicaux pour trois nationalités très différentes. C'est exactement ce qui fait la richesse de All We Are, dont on a dit qu'il étaient des « Bee Gees sous Valium ».

Il y a un an, leur titre Utmost Good avait beaucoup interpellé par sa pop sensuelle et aguicheuse. Aujourd'hui, le groupe présente enfin un premier opus au titre éponyme, imaginé comme un voyage du début à la fin. D'ailleurs, le disque s'ouvre sur une introduction chargée d'installer une certaine ambiance. All We Are a été écrit dans le cadre très chaleureux d'une cabane perdue dans les montagnes norvégiennes, puis au Pays de Galles, avant d'être enregistré à Londres. Il y a beaucoup de douceur dans cet album, notamment grâce à la voix de Guro Gickling. Something About You et Go sont les plus délicates. Les voix y sont envoutantes et enveloppées de quelques notes de guitare.
Mais All We Are ne se contentent pas seulement de nous bercer tendrement. Ebb/Flow, d'entrée, marque le ton électro qu'on retrouve également dans Keep Me Alive. Mais le meilleur de ce premier album très prometteur est ailleurs. Il faut lorgner du côté des titres plus groovy pour finir de tomber définitivement sous le charme. Feel Safe - qui fait étrangement penser à Angus & Julia Stone - est délicieusement entrainant, tandis que Honey met la barre au-dessus et donne clairement envie de danser. Il y a un côté sensuel et charnel dans la plupart des chansons. On entend beaucoup de soupirs, de murmures, le tout sur un tempo plus ou moins lent qui fait onduler le bassin de la gauche vers la droite. Utmost Good en est l'exemple le plus représentatif. Petit bémol : All We Are se clot sur Life Of Seven, un titre plutôt curieux qui laisse un goût amer.

All We Are est un album empli de couleurs, qui s'écoute aussi bien enfoui dans son lit un jour de pluie, qu'entre amis en soirée. Le mariage des cultures est décidément de bon augure.