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Primal Scream

Rennes, Transmusicales - 9 décembre 2005

Live-report par Willie Thomson

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Il n'y a jamais eu beaucoup de groupes rock comme Primal Scream. Certes il y en a eu, mais cela date des années 60 et 70. Depuis la sortie de Screamadelica en 1992, Primal Scream a eu peu d'égaux. Et maintenant ils sont à un moment de leur carrière où ils n'ont aucun rival. C'est la 27ème année des Transmusicales et les têtes d'affiche sont choisies avec passion et perfection, ce qui permet au festival de maintenir sa réputation en tant qu'une des meilleures fêtes musicales en Europe. Et ce soir, 10000 personnes sont entassées dans la grande salle pour voir le plus grand groupe écossais actuel.

Comme toutes les personnes venues de loin pour assister à ce festival, je ne peux que confirmer que la France sait bien recevoir : vous êtes si hospitaliers que vous parvenez même à faire monter sur scène Bobby et sa bande avant l'heure prévue. En tant qu'écossais, je suis très impressionné.

Chaque concert de Primal Scream est un événement. Il est facile de définir le rock en termes musicaux, mais il est difficile d'en faire de même en d'autres termes, jusqu'au moment où vous voyez Bobby Gillespie. Bobby, vêtu d'un noir macabre, amuse les spectateurs avec son imitation d'accent d'Amérique du Sud : "Do you want some rock and roll you cunts ?" demande-t-il taquin. Et puis il y a Fuck America Man et son intro vocale improvisée d'une minute de "mujahideen, mujahideen, mujahideen...". Du vrai rock 'n' roll, façon agitateur.

Ce soir, la setlist comprend surtout des titres de XTRMNTR, Evil Heat et de leur prochain album. Il y a aussi bien sur quelques titres plus anciens, tels que Rocks, Jailbird et Movin' On up pour ceux qui cherchent encore les tubes. Avec un groupe de cette qualité, la musique n'est qu'une partie du show. La réussite du concert tient aussi beaucoup à l'attitude du groupe et l'intéraction avec les spectateurs, même si la setlist aurait pu être bien meilleure. Mais c'est toujours ce qui arrive avec des groupes qui ont un répertoire fourni d'excellentes chansons.

Le groupe est visuellement mal assorti. Le batteur porte un jogging rouge Adidas. Le guitariste ressemble à Nobbie Holder de Slade en pantalon en cuir. Mani, dans un tshirt Motorhead, avec ses bouteilles de bière organisées en pile, décrit en prose comme "Mani is so crazy, always had a line for the ladies". Comme Mick avait Keith, Bobby a Mani et c'est le meilleur bras droit dont un chanteur de rock peut rêver. "What was it like when France was burning ?" crie Mani après avoir attrapé le micro qui est balancé au sol par le chanteur à la fin de chaque chanson.

Lors du dernier titre, Bobby esquive une bouteille lancée depuis la fosse puis encourage le coupable à monter sur scène pour se battre. Bien sûr, celui qui a lancé la bouteille n'en a pas très envie. Lors d'une ultime confrontation, Bobby se bat avec un agent de la sécurité qui l'empêche, avec réussite, de lancer son pied de micro dans la fosse. Après son assaut verbal, c'est bien ce qu'on attendait de Mr Rock and Roll.