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Primal Scream

Paris, La Gaîté Lyrique - 19 avril 2018

Live-report par Pierre-Arnaud Jonard

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Pour la première soirée de son festival, ARTE Concert a bien fait les choses avec une affiche qui nous permet de retrouver pour notre plus grand plaisir les écossais de Primal Scream moins d'un an après leur dernier passage dans cette même salle.

Le norvégien Mikhael Paskalev ouvre les hostilités avec son nouveau projet nommé Hollywood. Le garçon est connu pour écrire des tubes pop imparables et c'est ce qu'il démontre avec une grande aisance sur scène. Un set agréable qui donne envie d'en savoir plus sur lui.
En revanche, le concert de Natalie Prass déçoit. On sait que l'américaine est une petite protégée de Matthew E. White. Lorsque l'on connait la propension de ce dernier à délivrer des merveilles pop, on s'attend donc à beaucoup mieux. Le style de Natalie Prass est par trop trop décousu pour capter l'attention car on passe d'un titre à l'autre, du disco à la folk, d'un rendu progressif à de la pop. Le son général est de plus trop poli et s'aventure vers un terrain bien trop maintream. La musique produite par l'américaine n'est pas foncièrement mauvaise mais elle n'a pas vraiment de caractère. L'ambiance est pourtant festive dans la salle et le public réceptif mais on aimerait davantage de cœur et de folie. Tout est bien fait, bien en place mais rien n'y fait, on arrive pas à accrocher à ce set bien trop convenu.

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Un concert de Primal Scream est toujours imprévisible. Selon l'humeur et la forme de Bobby Gillespie, ce peut être décevant comme grandiose. Ce soir, l'écossais est en très grande forme et le show s'avère éblouissant de bout en bout.Dès le premier titre, leur génial reprise du groupe psyché américain 13th Floor Elevators, Slip Inside (This House), on sait que l'on va assister à un très grand concert. Bobby Gillespie est on ne peut plus classe dans sa veste rouge, plus stonien que jamais.
Le groupe nous enchante en délivrant dans la foulée un autre classique, Jailbird, tiré de Give Out But Don't Give Up, avant de nous proposer un titre rarement joué en concert, Can't Go Back, toutes guitares dehors.

Le son allie puissance et efficacité et le groupe est carré comme jamais. On le vérifie avec Shoot Speed/Kill Light sur lequel la basse s'avère monstrueuse. La salle est emportée par ce déluge de guitares et se montre extatique. Un autre merveilleux titre de XTRMNTR suit, un Kill All Hippies, vénéneux et satanique. Le morceau montre un Gillespie dans une forme vocale éblouissante. Trippin On Your Love, tiré du dernier album studio en date du groupe, Chaosmosis, montre que même si les années passent, Primal Scream n'ont rien perdu de leur créativité, avec ce titre qui aurait très bien pu se trouver sur leur classique, Screamadelica, avec ce son si caractéristique des années Haçienda. Logique donc de l'enchainer avec Higher Than The Sun, tiré de cet album culte.

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(I'm Gonna) Cry Myself Blind est le versant le plus stonien du groupe avec un morceau à l'esprit Exile On Main Street. 100% Or Nothing, un autre excellent titre de leur dernier album en date, suit. Le concert a déjà été très réussi jusque là mais à partir de Swastika Eyes, on monte encore d'un cran. Le morceau est joué à la perfection, bien rock et hypnotique à souhait. Le classique des classiques, Loaded, est joué lui aussi très rock, plus qu'à l'accoutumée. La salle est en transe, l'atmosphère festive et joyeuse et l'on se croirait l'espace de quelques instants replongé dans les grandes heures de la Haçienda à voir tant de visages extatiques autour de soi.

Country Girl et l'incontournable Rocks terminent un concert magnifique de bout en bout, l'un des meilleurs sinon le meilleur que j'ai pu voir du groupe.
Primal Scream ne peuvent évidemment pas laisser le public ainsi et reviennent pour un rappel de trois titres. Et quel rappel ! Nouvelle salve de classiques avec I'm Losing More Than I'll Ever Have, Come Together et Moving On Up, plus vieux morceau du groupe joué ce soir puisque figurant sur leur deuxième album, n'a pas pris une ride depuis 1989 avec ce son entre les Stones et Madchester, annonciateur du Screamadelica à venir deux ans plus tard. Primal Scream terminent justement le concert par deux morceaux de cet album séminal : un long et groovy Come Together repris en chœur par un public aux anges qui a transformé depuis maintenant bien longtemps la Gaîté Lyrique en immense dancefloor et un autre incontournable, Moving On Up, splendide coda pour terminer la soirée.

Gillespie et sa bande tirent leur révérence sous les acclamations bien méritées de la salle. Un concert splendide de bout en bout, un grand moment de fête, de joie et de communion. Primal Scream nous ont comblés et enchantés en ce 19 avril.
setlist
    Slip Inside (This House)
    Jailbird
    Can't Go Back
    Shoot Speed/ Kill Light
    Kill All Hippies
    Trippin On Your Love
    Higher Than The Sun
    (I'm Gonna) Cry Myself Blind
    100% Or Nothing
    Swastika Eyes
    Loaded
    Country Girl
    Rocks
    ---
    I'm Losing More Than I'll Ever Have
    Come Together
    Moving On Up
photos du concert
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