Jungle

Véritable révélation de l'année 2014, Jungle, dont l'album éponyme passe en boucle sur toutes les radios depuis sa sortie en juillet dernier, lançait hier une année 2015 surchargée, en prenant notamment la suite de Franz Ferdinand et Phoenix qui s'étaient déjà produits pour Paris In Live, série de concerts privés organisée par Virgin Radio.

Annoncés en grandes pompes sur la petite scène du Bus Palladium, la tribu des Jungle débarque donc - amputée de l'un de ses choristes - sous les sirènes de Platoon ainsi que sous les acclamations d'un public converti et chauffé à blanc. L'attente ne sera pas très longue, tant les six musiciens sont bien décidés à enflammer les quelques privilégiés venus s'entasser en-dessous la boule à facettes de la salle.



Josh et Tom échauffent leurs voix spectaculaires sur quelques titres, dont l'excellent Julia sur laquelle ils esquisseront quelques pas de danse, et les voilà qui entonnent le premier tube de la soirée, The Heat, provocant les premiers déchaînements de la foule. Au rythme des éclats de chants suraigus et de la basse effrénée, c'est un véritable torrent de funk électronique qui se déverse à travers la fosse. Une énergie que les musiciens chercheront d'ailleurs à maintenir au fil des morceaux qui suivront et défileront avec une fluidité assez étonnante mais avec toujours autant de vigueur.

Tant et si bien que durant la jonction entre Drops et Busy Earnin', lorsque l'on nous annonce déjà la dernière chanson du concert, la foule atteint le comble de sa liesse, hurlant en réponse aux multiples appels lancés par les deux anglais, courbés sur leurs claviers tels des DJ, Tom alternant avec sa guitare qu'il malmène tandis que Josh éreinte son synthétiseur dans toute sa largeur, avant de partir une première fois dans une explosion sonore.



Le public n'a même pas réduit l'intensité de ses applaudissements et hurlements que les six musiciens sont déjà de retour pour une ultime chanson, Time, dont les premières notes suffisent à prolonger l'ambiance électrique de la soirée. Les corps se remuent au son de la lourde basse, transportés une dernière fois par les notes spatiales des claviers, entrecoupés de quelques « Paris ! » lors des accalmies, le tout pour une fin triomphale.

Seul point négatif notoire, la jungle parisienne de ce soir semblait quelque peu en retrait sur les morceaux moins connus du groupe. C'est l'inconvénient que présente une petite salle pour un groupe déjà si grand, qui a néanmoins transformé le Bus en dancefloor le temps de onze chansons. Mais ce n'est pas nouveau, Jungle possèdent une réelle présence scénique, et cette incroyable capacité, quelque soit le lieu, à transcender les foules. Partout où Jungle passe, l'adhésion est totale. Et ce soir n'aura pas échappé à la règle.