Skin, à fleur de peau. Il faut parfois attendre un certain temps afin de pouvoir apercevoir la panthère noire ; mais lorsqu'elle arrive, gare à vos tripes ! Ce soir, l'attente sera longue, et le combat puissant.
Skin débarque sur scène sans préambule, sans première partie et entre dans le vif du sujet. Et justement, le sujet est vif. Les trois premiers titres, issus de son nouvel album à venir, Fake Chemical State, s'enchaînent sans un seul moment de répit et annoncent la couleur : la meneuse survoltée de Skunk Anansie revient à ses premiers amours, vers un style bien plus rock et énervé que ce que proposait son premier album solo aux accents intimistes. La set-list fera d'ailleurs la part belle aux compos de son premier groupe, offrant des versions « skinisées » de véritables hymnes tels que Hedonism ou Charlie Big Potatoe. Fleshwounds n'est cependant pas complètement oublié non plus, notamment grâce au magnifique Faithfullness, qui marquera le premier temps fort de ce show tout en intensité.
A la fois effrayante, tendre et capricieuse, intenable, bondissant aux quatre coins de la scène ou sensuelle jusqu'au bout de la langue, Skin hypnotise. Pourtant, les spectateurs ne réagissent que timidement, notamment aux nouveaux titres qui leur sont proposés. Le décalage entre la scène débordante d'électricité et le statisme de la foule qui, bien que conquise, se contente de reprendre en chœur les paroles les plus connues est marquant. Mais « mademoiselle cent mille volts » travaille son public au corps, le chauffe dans tous les sens du terme, n'hésitant pas à se jeter dans la foule ou à lui intimer l'ordre de « sauter ». Elle parviendra finalement à le soumettre et à le faire décoller du sol grâce à un un Getting Away With It explosif, à la fin duquel la « Skin Crew » quitte la scène après seulement 1h15 de concert. Le groupe reviendra le temps de deux rappels, Trashed et I Can Dream qui clôt cet intense concert de façon atomique.
Skin gagne par K.O. Sans concessions.