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Brakes
Yeti

Paris, Maroquinerie - 19 janvier 2006

Live-report par Aurel

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La quatrième édition des Inrocks Indie Club a de quoi être alléchante: Outre un set très attendu de Yeti qui livre ce soir une de leurs rares prestations françaises, Brakes et ses météorites punk promettent d’embraser le sol bondé de la Maroquinerie.

La soirée débute avec le set gentillet de Joseph d’Anvers. Le lauréat du Fair 2004 dont la carrière a débuté, paraît-il, après une rencontre avec Daniel Darc dans un bar de Barbès, nous livre une belle collection de chansons douces-amères. Si les paroles, il faut bien l’avouer, restent très bobos le son quant à lui, alternant entre de la pure chanson à texte et un rock plus frénétique, se laisse écouter.

Mais la grosse attente de la soirée c’est bien sûr Yeti, groupe emmené par John Hassal, (est-il utile de le préciser?) ex-bassiste des Libertines. Attente justifiée par une quasi absence scénique (en France du moins) et par ces petites perles pop (« Never lose your sense of wonder » et « Keep pushin’on ») livrées au compte-goutte, parues l’an dernier sous forme de singles. Ironie du sort ou action rondement menée ? Toujours est-il que Yeti porte bien son nom : tout le monde en parle et personne ne l’a vu. Aussi la question est sur toutes les lèvres : Y a-t-il une vie après les Libertines ? A 21h15 Yeti investit les lieux. John, une casquette vissée sur la tête, est accompagné de deux autres guitaristes, un bassiste et un batteur. Le set est très bon : John se révèle être un excellent chanteur et le groupe derrière assure particulièrement bien. Le son quant à lui s’inscrit pleinement dans les années soixante-dix . « Merry Go round », légèrement bossa, fait entendre des chœurs inspirés, et des paroles très simples qui grisent tant le public que le groupe lui-même, visiblement ravi d’être là. Hassal, bon chanteur mais piètre frontman, reste en retrait et ne s’expose jamais. Le rythme s’accélère sur « Last Time You Go » sans jamais retomber dans le son garage des Libs. Le concert s’achève sur « Never lose your sense of wonder » repris avec ferveur par le public.

La salle est encore chaude quand Brakes monte sur les planches. Formé par Tom et Alex White de Electric Soft Parade, Eamon Hamilton ex-leader de British Sea Power et de Marc Beatty de Tenderfoot, le quatuor basé à Brighton donne ce soir son tout premier show parisien. Le folk-punk de Brakes fait des merveilles : du cynique « Heard about your band » au plus conventionnel « NY Pie », le son reste toujours immédiat et brut. L’essentiel des titres de Give Blood est joué ce soir, globalement fidèle au son de l’album. La voix de Eamon sur « Ring A Ding Ding » évoque toujours autant un Franck Black sous speed. Le public quant à lui, exhibant force t-shirt "CBGB", se prend au jeu, dansant tour à tour sur « All Night dico party » ou sur le météoritique « Cheney ». En guise de rappel Eamon reviendra seul jouer « Fell in love with a girl » avant d’être rejoint par toute la bande sur « Jackson », excellente reprise de Johnny Cash, qui clôt le concert sous des latitudes plus country.