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Brakes

Interview publiée par Aurel le 25 janvier 2006

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Pour le premier concert français de Brakes l'ambiance est décontractée. Les quatre de Brighton finissent leurs balances d'une façon incroyablement intense avant de rejoindre les loges. Tout de suite les barrières de la promo s'effodrent et Tom, Alex, Marc et Eamon, tout sourire, entament un régime sévère composé (essentielement)de bières et se prêtent tous au jeu de l'interview.

Pouvez-vous vous présenter et nous dire comment Brakes est né ?

Eamon : Yeah ! Salut ! je suis Eamon et je chante dans Brakes.
Alex : Moi c’est Alex. Je suis le guitariste… heu… désolé (rires) je suis le batteur.
Marc : Marc, je joue de la basse.
Tom : Je sais plus ce que je joue moi ! (rires)
Eamon : Il joue de tout ce mec ! Ok l’histoire du groupe : En fait Brakes a plusieurs facettes si tu veux. Mais le fil conducteur de notre groupe c’est de faire de bonnes chansons d’une façon artistique. Tom et Alex sont des amis de longues dates et je leur avais de me rejoindre un jour pour faire un bœuf. Comme le tout sonnait bien on a décidé de former un groupe et de faire des concerts. Ensuite Marc nous a rejoint à la basse. Ca remonte à trois ans déjà.

Eamon, le NME a récemment annoncé ton départ de British Sea Power. Est-ce confirmé ?

Eamon : Oui, oui ça s’est fait il y a quelques jours à peine.

Etait-ce pour te consacrer à plein temps à Brakes?


Eamon : Oui mais ce n’est pas la seule raison. Tu sais l’année dernière on était au bord de la crise avec British Sea Power. On faisait trop de concert. Pour te donner un exemple la dernière fois on a quitté Vancouver à 8h du matin pour jouer à 10h45 à Glasgow ! C’était un rythme trop éprouvant, trop intense. Et puis il y a eu Brakes qui me demandait beaucoup de travail.

Est-ce que ce n’est pas trop dur de mener une carrière de front dans deux groupes différents ?

Tous : non pas du tout.
Eamon : Non c’est un réel plaisir. Jouer est un plaisir.

Beaucoup de gens considèrent Brakes comme un projet parallèle. C’est votre opinion ?

Marc : Ce n’est pas vraiment un projet parallèle.
Alex : C’est un groupe à part entière. Mais je pense que si quelques personnes voient Brakes comme un projet parallèle c’est qu’ils savaient déjà qu’on jouait dans des groupes différents. (Tom et Alex avec Electric Soft parade, Marc avec Tenderfoot). Je crois que la majorité ignore cela et nous considère simplement comme un nouveau groupe. Pour nous en tout cas Brakes c’est juste un autre groupe, un groupe de plus.

On sent que vous déconnez beaucoup dans vos textes ou sur scène. La déconne c’est une idée importante pour Brakes ?

Eamon : Non je crois que l’idée principale c’est de faire un maximum de pognon ! (rires)
Marc : Sérieux il le pense vraiment ! (rires)
Alex : Comme presque tous les groupes d’ailleurs.

Pourquoi avoir choisi ce titre Give Blood (« Donnez du sang ») ?

Eamon : C’était un vrai défi pour nous. Le don du sang, on prend la chose au sérieux. Le fait de nommer un album « Give Blood » peut encourager les gens à la faire. C’est important.
Marc : Ah au fait les gens donnent beaucoup leur sang en France ?

Heu... j'espère ! Vous avez invité sur cet album plusieurs artistes de la scène de Bighton, pourquoi ?

Eamon : En fait Leila (Moss de Duke Spirit) vient de Londres. On connaissait déjà les Pipettes, on a fait déjà plusieurs tournées avec eux, on voulait faire un truc ensemble depuis le début. On a invité Leila parce que c’est vraiment une jolie femme (rires) mais surtout parce que c’est une des plus belles voix que j’ai entendu.

Y a-t-il d'autres artistes avec lesquels vous aimeriez enregistrer ?


Eamon : Oh ! Katie Melua ! (rires)
Alex : Stuart Flynn, un gars de Brighton.
Marc : Lokust aussi. Ou alors ce mec là, tu sais le poête...
Alex : ah ouais il est bon lui putain ! Tu vois c’est un mec qui chante tout seul sur scène avec un pote moine et rien d’autre. Une expérience...
Eamon : Annie ! (ils se mettent à chanter, à taper dans leurs mains en rythme) Tu connais Annie ?

Heu... non !

Marc : C’est une norvégienne. Elle fait de la pop…
Alex : Non vraiment elle fait de la merde ! (rires)

Votre album est très court, les chansons aussi. On sent que vous avez besoin d’aller à l’essentiel.

Eamon : Oui c’est exactement ça.
Marc : Beaucoup de titres ont été enregistré comme ça dans l’urgence, sans fioritures.
Alex : C’est dingue ! On a entendu des tas de trucs déments sur l’album mais je crois que t’es la première personne à nous dire ça alors que c’est exactement ce qu’on recherche : faire un truc immédiat, intense.

Y a-t-il une place réservée à l’improvisation dans votre musique ?

Alex : Oui probablement dans l’écriture mais pour le reste… tu sais les morceaux ont déjà été composés en fait. Peut-être sur « …Disco Party » ?
Marc : Oui c’est vrai.
Alex ; Mais notre musique se prête mal à l’improvisation. On fait de l’impro quand on est entre nous, on fait des bœufs, on trippe sur du jazz…
Eamon : Ou sur du reggae
Marc : L’improvisation c’est sur scène qu’on en fait. On joue sans set-list tu sais. On fait ça au feeling, on essaye de deviner ce que les gens attendent. Mais je crois que ça nous ai déjà arrivé de jouer le même morceau deux ou trois dans un même concert. (rires)

La chanson « Heard About Your band » vise-t-elle l’industrie de la musique ?

Alex : je pense que d’une manière générale cette chanson pourrait viser un paquet de monde.
Marc : Elle cible surtout beaucoup de mecs qu’on a rencontrés à Londres lors de concerts. Des mecs qu’on est obligé de voir, qui bossent dans la musique, mais qui se fouttent totalement de la musique.
Alex : Ouais le genre de mecs qui te connaissent pas et qui viennent te dire, complètement bourrés, « Ouais Brakes c’est trop bon ». Ce genre de mecs.

On a l’impression que « Give Blood » sonne plus américain qu’anglais...

Marc : Ca vient sûrement du fait qu’on écoute bien plus de groupes américain qu’anglais. Eamon par exemple écoute beaucoup de country, il y a la chanson « Jackson » sur l’album (reprise du standard de Johnny Cash).
Eamon : Je trouve que les guitares américaines sont incomparables, elles ont un son immédiatement identifiables.
Marc : On écoute pas trop ce qui débarque en ce moment.

Justement que pensez-vous de tous ces groupes anglais que le NME catapulte régulièrement « meilleur nouveau groupe du monde » ?

Alex : Je ne pense pas que le NME dictent ou non ce que les gens veulent écouter. Les gens ont leurs opinions. S’ils écoutent un bon truc ils vont l’acheter, s’ils trouvent que c’est de la merde…
Marc : Le problème en Angleterre c’est que la presse collabore avec les médias, les radios, les maisons de disque ou des prometteurs. Ils ont des intérêts là-dedans c’est sûr…
Alex : Oui mais je crois que le NME tient à s’attribuer la paternité d’un nouveau groupe. Quand tu découvres un truc, tu découvres un truc. T’en es fier, pas parce que le groupe est cool ou underground, le simple fait de l’avoir découvert est un bonheur, une satisfaction en soi.