The Subways

Un Trabendo bondé a accueilli The Subways ce vendredi 13 mars. Au menu de cette soirée : du rock, de la transpiration, une voix enragée, une bassiste sur piles, une batterie inflexible, les dix ans de Young For Eternity, un slam.



Le groupe démarre avec le sympathique We Don't Need Money To Have A Good Time avant de poursuivre déjà avec I'm In Love And It's Burning In My Soul, second single et meilleur titre de The Subways paru il y a un mois. Billy Lunn ne perd pas de temps et se déchaîne dès ce titre, poussant sa voix sur le couplet plein d'énergie, tandis que la toujours sautillante Charlotte Cooper fait danser l'audience sur le refrain imparable du morceau.
Plus loin, We Get Around met de nouveau le feu après des Shake! Shake! et Good Times plus anecdotiques, où les deux complices alternent de nouveau le chant. Mais, dans l'ensemble, les compositions tirées du dernier album ne soulèvent pas plus les foules. Trop pop, pas aussi énervées que celles des précédents disques, les Taking All The Blame et autre Just Like Jude passent relativement inaperçues à côté, entre autres, des With You et Rock & Roll Queen tirées de Young For Eternity.
« I wrote this song about ma mère ! » La première composition de leur fameux premier album à être interprétée ce soir est la douce Mary qui, dès son annonce, provoque les clameurs du public. L'intro acoustique fait aussitôt danser l'audience qui reprend en chœurs les paroles, naïves et adolescentes, du titre. En observant la foule, on ne peut nier le fait que Young For Eternity aura clairement marqué, aussi bien les vieux de la vieille qui ont découvert l'album étant jeune que les adolescents qui ont écouté The Subways plus récemment.



Après un petit passage à vide en milieu de set avec la succession d'Alright, Dirty Muddy Paws et Kiss Kiss Bang Bang, Le trio propose une seconde moitié de concert assez folle, qui commence dès My Heart Is Pumping To A Brand New Beat, premier single de The Subways. Plutôt basique et carrée sur disque, la chanson met nettement l'ambiance en live, offrant trois minutes de pure pop inépuisable.
S'ensuivent deux titres majeurs issus de Young For Eternity, I Want To Hear What You've Got To Say et Rock & Roll Queen. Billy tease le premier, jouant les accords acoustiques pendant une petite minute avant de débuter le titre. Sans fioritures, fidèle à la version studio, I Want To Hear What You've Got To Say est un concentré d'énergie rock adolescente qui fonctionne à merveille en live.
Le groupe laisse le public chanter le premier refrain a capella, avant de partir dans le rock'n'roll indomptable pour n'en sortir qu'une fois la dernière note sortie. Entre les ruptures de rythme, la batterie déchaînée, les cris exaltés du guitariste et, surtout, le puissant passage chanté par la bassiste, le titre prend assurément toute son ampleur sur scène.
S'ensuit sans interruption Rock & Roll Queen, également reprise en chœur par le Trabendo. Les textes sont niais et simplistes, et donc parfaits pour un live aussi frénétique. Le passage heavy au milieu de la chanson et le refrain traduit en français et chanté a capella en font un moment absolument satisfaisant pour les fans du groupe. « Paris est rock'n'roll ! ».



Plus loin, le rock brut de décoffrage de Girls & Boys fait ensuite son petit effet, faisant transpirer plus encore les spectateurs, avant que Billy ne les invite à se relaxer sur Celebrity en les faisant s'asseoir en milieu de titre – pour les faire transpirer encore plus trente secondes après !
« If it's ok with you guys, we're juste gonna forget about that bullshit, stay on stage and continue playing. We're done walking off stage, pretending like the set's finished “bye bye no wait we have a few more songs, by the way here our number one single” ! » Pas de temps mort donc pour le trio anglais qui, avant toutefois de continuer, rappelle que cela fait dix ans que Young For Eternity est sorti. Pour l'occasion, With You est dédicacée à leur public qui les suit depuis maintenant dix ans. Ici jouée dans une version différente de l'originale, la première moitié est uniquement interprétée à la guitare acoustique, accompagnée progressivement par une basse et une batterie plus posées et discrètes. Le chant de Billy ne s'est jamais fait aussi éraillé et désemparé, suspendant les mots et fins de phrases pour une interprétation poignante. L'implacable riff de guitare prend alors tout son sens en milieu de titre, avant que la chanson ne soit jouée toute électricité dehors. Encore un grand moment pour les fans de la première heure.
S'ensuit sans interruption Oh Yeah sur laquelle les spectateurs reprennent à l'unisson les premiers pré-refrain et refrain. Le rock virulent du morceau, le passage de Billy a capella, le couplet chanté par Charlotte, l'interaction avec l'audience, tout est là pour faire prendre tout son ampleur à la version studio. Young For Eternity est définitivement un disque qui s'écoute live. Mieux, et là est la surprise : The Subways est un groupe à voir sur scène !

Outre la batterie furieuse en continu sur une heure et demi, outre le rock enragé qui malmène les jambes et les épaules, outre la bassiste qui s'empare de l'espace quand elle ne chante pas, outre un guitariste qui pose son instrument pour aller faire un slam dans la foule pendant It's A Party, c'est aussi la perpétuelle interaction avec le public qui fait plaisir à voir et rend le show terriblement vivant.
Billy s'essaie au français de temps en temps, fait constamment participer l'audience durant et entre les compositions, blague avec les premiers rangs, délivre même un moment assez tendre en mentionnant leur batteur Josh qui n'a pas pu être là ce soir, du à sa condition, mais qui se rétablit fort bien. Même les plus virulents détracteurs de The Subways ne peuvent décemment réfuter qu'ils savent mettre le feu en live !