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Jungle
Beach Baby

Paris, Cigale - 30 mars 2015

Live-report par Sarah Pitet

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La queue vertigineuse qui s'étend le long du boulevard Rochechouart laisse entendre que quelque chose d'important est à prévoir en ce lundi soir. Pour la seconde soirée consécutive, la Cigale affiche complet. En effet, après seulement deux ans d'activité, Jungle y jouent déjà à guichets fermés. Le groupe britannique a mis tout le monde d'accord, tous sont présents pour l'occasion. Jeunes, vieux, familles et bandes de potes, unis dans un même but : découvrir quel est ce groupe que se hisse depuis quelques mois au sommet de la pop anglaise.

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La salle se remplit tranquillement lorsque Beach Baby entrent en scène pour assurer la première partie. Les quatre londoniens arborent blousons de cuir et chemises de plage et font gronder leurs guitares à la façon de Tame Impala. Ils oscillent entre pop rêveuse et harmonies punk, faisant défiler les jaguars sous l'emprise d'une myriade de pédales d'effets. Les deux guitaristes se partagent la voix et chantent avec force des hymnes juvéniles qu'on écouterait sur la plage un soir d'été. D'où le nom. Le leader use de sa voix mortifère contrastant avec la fraîcheur des solos et des synthétiseurs. L'assemblée peine à adhérer, préférant descendre les bières et discuter de la journée écoulée. Malgré tout les applaudissements sont de mise et les rares connaisseurs se manifestent aux sons de la dernière chanson, leur single Ladybird, venant clore le set du quatuor.

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Sur les coups de vingt et une heure la Cigale est bondée. Les plus impatients sifflent et tapent des pieds. Jungle ne se font pas longtemps attendre et c'est sur la sirène civile qu'apparaissent les sept membres du groupe, rigoureusement alignés devant six lettres lumineuses. Dans l'ombre des spots se dévoile un réel orchestre moderne. Quatre voix s'entremêlent, les percussions secondent la batterie, les synthétiseurs répondent aux guitares, les choristes dansent, et tout cela dans une singulière précision. Une chose est sûre, Jungle ont le sens du spectacle.
Julia résonne en live comme un titre pop des années 80 tandis que les sirènes de The Heat sonnent plus soul et hip-hop. Le répertoire du groupe est vaste et maîtrisé de telle sorte que l'on croirait participer à une simple écoute de l'album. Accelerate annonce – paradoxalement - l'accalmie. Les choristes a cappella, portés par la reverb, nous offrent quelques secondes oniriques avant que soient lancés les synthétiseurs et les pads de Lemonade Lake. C'est après que le percussionniste se soit offert un instant de gloire solitaire que la salle est plongée dans le noir afin d'annoncer la dernière chanson. Dès que retentissent les premières notes de Busy Earnin' l'engouement est général. Toute la Cigale se dresse, lève ses mains et chante. C'est là un moment d'union étonnement agréable qui ôte même de leur fauteuil les plus flemmards d'entre nous. Après un départ précipité auquel on ne croit guère, les sept musiciens reviennent sur scène jouer un ultime Time. La salle est enfin chauffée, un peu tardivement malheureusement.

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S'il on tend un peu l'oreille au sortir de la Cigale on n'entendra que des louanges dédiées au groupe anglais, exceptées quelques remarques sur la courte durée du set. Jungle ont su enjouer le public parisien en ce lundi soir en déployant leur art au travers d'un concert qu'on pourrait presque qualifier de spectaculaire, au sens littéral du terme.
setlist
    BEACH BABY
    Non disponible

    JUNGLE
    Platoon
    Julia
    Crumbler
    The Heat
    Accelerate
    Lemonade Lake
    Son Of A Gun
    Luck I Got What I Want
    Drops
    Busy Earnin'
    ---
    Time
photos du concert
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