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The Who

Paris, Zénith - 30 juin 2015

Live-report par Johan

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« Keep calm, here come The Who. »

Ce mardi 30 juin, le Zénith de Paris a été pris d'assaut par la nostalgie. Entre les vieux de la vieille qui connaissent les accords sur le bout des doigts, les trentenaires qui ont grandi avec les vinyles de leurs parents et les jeunes qui connaissent The Who à travers les franchises Rock Band, CSI et les films de Jack Black, l'audience se voulait des plus éclectique.
Affichée complète, cette date unique en France n'était à ne surtout pas manquer pour les fans du mythique groupe anglais, The Who Hits 50! étant sa dernière tournée mondiale – mais on n'est jamais à l'abri d'une petite rechute puisque les deux musiciens ont récemment confirmé être en train de plancher sur un nouvel album !

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Venant célébrer les cinquante ans de carrière du groupe, The Who Hits 50! propose ainsi ce mardi soir un concentré de près de deux heures des plus grands hits, à commencer par Who Are You sur lequel les 6000 personnes présentes dans la salle entonnent en communion les chœurs entêtants. Même si un peu trop étiré sur la longueur, le titre sait dès les premières minutes du show rallier tout le monde tant il est intergénérationnel.
A présent dans leur septantaine, Roger Daltrey et Pete Townshend ne semblent toutefois pas avoir pris de l'âge. Tous deux mettent l'ambiance comme personne, Daltrey s'emparant de la scène tout au long du concert tandis que Townshend s'enflamme sur sa guitare comme si chaque accord était le dernier.

De la pop des débuts (l'entraînant The Kids Are Alright, la douce Pictures Of Lily) au rock plus sauvage (The Seeker, I Can See For Miles), The Who piochent généreusement parmi leur discographie entre 1965 avec le fameux My Generation et 1982, date à laquelle est paru It's Hard. Est cependant malheureusement laissé de côté A Quick One, et surtout le mini-opéra de neuf minutes A Quick One, While He's Away, plage hallucinée et alambiquée comme aucune autre composition de The Who.

Pour pallier à cela, le groupe nous offre toutefois pas moins de quatre titres tirés de son chef d'œuvre Tommy, interprétés en fin de set les uns à la suite des autres et prenant véritablement de l'épaisseur en live par rapport à leurs versions studio. Comme à son habitude, Roger Daltrey fait tourner son microphone en l'air sur la folle Amazing Journey et Pete Townshend fait des grands gestes en grattant sa guitare comme un forcené.

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Un des points d'orgue de la soirée est très certainement le diptyque Pinball Wizard et See Me, Feel Me. Le premier voit son refrain repris en chœur par l'audience à présent debout dans les gradins tandis que le second, lumineux et mélancolique, amène une pause bienvenue dans la chaleur étouffante du Zénith. Un autre moment fort est clairement l'hymne My Generation sur lequel Daltrey et Townshend se donnent à fond, l'un muni de son micro et dansant sur la scène, l'autre se démenant de son côté sur sa guitare.

Outre Tommy, Who's Next est aussi largement mis en avant avec pas moins de quatre titres, dont Behind Blue Eyes et son crescendo crève-cœur. S'ensuit aussitôt le culte Bargain, morceau rock par excellence qui sait mettre le feu au Zénith à base de ruptures de tons et de solos incendiaires.
Le milieu de set pioche quant à lui parmi les autres disques et singles de The Who, à commencer par Join Together et ses étonnants arrangements réalisés à partir d'harmonica et de guimbarde. You Better You Bet et I'm One viennent ensuite égrener leurs délicieux accents bluesy. Cette dernière, comme notamment sur See Me, Feel Me et Eminence Front, voit d'ailleurs les rôles s'inverser : Roger reprend son harmonica tandis que Pete s'empare quant à lui du chant, de sa voix forte et brute.

Toujours issu de Quadrophenia, Love, Reign O'er Me emprunte encore un autre chemin, déployant sa longue introduction au piano avant de faire venir les cordes pendant que Daltrey s'époumone sur un des refrains les plus émouvants de The Who. Le rock progressif aux accents funky d'Eminence Front fait ensuite son entrée sur scène, démontrant comme s'il en était encore besoin tous les talents de Townshend.
C'est plus loin au tour de Who's Next de reprendre la main afin de conclure la soirée avec nul autre que Baba O'Riley et Won't Get Fooled Again. Dès les premières notes de Baba O'Riley, le public acclame le groupe et se met à danser malgré la chaleur. La chanson prend le temps de s'installer, entre la mélodie répétitive au synthé et les accords de guitare qui viennent s'y greffer progressivement. Won't Get Fooled Again et ses « yeah » cathartiques termine sur une note hard rock de dix minutes avant que les musiciens, après quelques mots de remerciements, se retirent de la scène.

Pas de rappel, mais pour un show de 1h45, difficile de faire la fine bouche. Malgré leur âge, les deux musiciens ont encore bien la forme : il ne serait pas surprenant de les revoir en tournée tant ils n'ont rien perdu de leur fougue et leur énergie en cinquante ans ! « Be happy, be healthy, be lucky. »
setlist
    Who Are You
    The Seeker
    The Kids Are Alright
    I Can See for Miles
    Pictures of Lily
    My Generation
    Behind Blue Eyes
    Bargain
    Join Together
    You Better You Bet
    I'm One
    Love, Reign O'er Me
    Eminence Front
    Amazing Journey
    Sparks
    Pinball Wizard
    See Me, Feel Me
    Baba O'Riley
    Won't Get Fooled Again
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