Meredith, duo guitare et batterie parisien. Première partie de ce concert de The Computers. Son ambition avouée ? « Mettre le volume à 11 pour balancer avec rage et conviction des titres aussi puissants que mélodiques ».

Un set qui aura donc plu aux amateurs de potards à fond les ballons et d'un peu de brutalité dans ce monde sans doute trop doucereux pour eux... James Mattock, le guitariste des Computers, qui tient les murs à mes côtés, me surplombant de son petit mètre quatre-vingt dix bien tassés, semble partager mon analyse. Au bout de quelques minutes à peine, il réintègre les backstages... A la fin de la prestation de Meredith, j'avisais Hugo Fabri et Greg Dessons, respectivement chanteur/guitariste et bassiste de l'excellent groupe de garage Fuzzy Vox : Messieurs, dames de la programmation, s'il fallait impérativement choisir un régional de l'étape, pourquoi diable n'avez-vous pas pensé à eux qui ont fait une reprise de
Music Is Dead de The Computers ? Ils auraient sans nul doute accepté avec grand plaisir et vous auriez eu ainsi une vraie osmose entre première partie et groupe « vedette »...

« Des titres aussi puissants que mélodiques » auraient donc mieux convenu pour décrire la musique de
The Computers. S'ils ont viré soul rock vintage pour leur second album, ils n'ont pas bradé sur scène la punk attitude de leurs débuts. Pour preuve, ces costards, aux motifs de rose, qu'ils ont troqué en lieu et place de leurs complets de men in black ; Alex Kershaw, le frontman, qui semble avoir définitivement abandonné banane gominée et guitare en live, parade même dans une splendide chemise on ne peut plus flashy !
Après nous avoir offert d'entrée de jeu
Want The News? Here's The Blues, un des titres de leur nouvel EP, The Computers dégainent leurs standards, de
Mr Saturday Night à
Nothing To Say en passant l'explicite
Disco Sucks. Et le public en redemande, surtout lorsque le chanteur danse bras dessus, bras dessous - nobody's perfect - avec les femmes comme avec les hommes et qu'après qu'il eut séparé le public tel un Moïse rock n'roll, il lui ordonne de se jeter sur James Mattock pour le porter en triomphe. Autant vous dire que personne ne s'est fait prier et que le guitariste a même pu continuer à jouer son solo, porté à bout de bras !
Sur
Bad Wolf dernier titre du set, Alex Kershaw rendra hommage à sa façon aux victimes du Bataclan ; « don't let the bastards drag you down », dit-il.
Music Is Dead, chanteront-ils pour le rappel, si cruel et vrai par les temps qui courent.