The Computers

Certains albums vont vous charmer par leur recherche et leur souci du détail et d'autres, au contraire, vont vous plaquer au mur par la frontalité avec laquelle ils vous accostent. This Is The Computers fait partie de cette seconde catégorie.

The Computers, quatuor originaire d'Exeter, livre ici un album direct et expéditif : onze titre et vingt-quatre minutes suffisent pour convaincre l'auditeur. Force est de constater que l'énergie est la pièce maîtresse de ce LP.
Signés chez One Little Indian, le label londonien de Björk, Skunk Anansie, Sneaker Pimps ou encore Emiliana Torrini, la formation excelle dans le punk 'n' roll, en y ajoutant une petite dose de hardcore. A l'écoute de This Is The Computers, on se dit que ces quatre-là ont dû se goinfrer de rockabilly et de rock 'n' roll 50s, ce qui se retrouve dans les sonorités des guitares, dans la fougue mais aussi dans leur style vestimentaire. Comme pour les Hives qui en ont fait leur marque de fabrique, The Computers sont toujours tirés à quatre épingles, portent des costumes assortis, pantalons slims et lunettes noires, comme dans le clip de leur dernier single, Music Is Dead. Leurs compositions sentent bon l'Amérique des débuts de la musique du Diable ; d'ailleurs, Rythm Revue apparaît comme un hymne 50s revisité à la sauce XXIème siècle, une sorte de Good Molly Miss Molly de Little Richard.

Le point faible de cet album est aussi sa plus grande force : des morceaux courts (entre une minute trente et deux minutes trente), basiques, avec une voix plus criée que chantée. Pour les non-amateurs, This Is The Computers pourrait donc s'avérer redondant mais, pourtant, les Anglais ont su nuancer. Si des titres comme Where Do I Fit In ? sont énergiques dans le jeu de guitare, rapides pour la batterie, certains autres comme Group Identity sont nettement plus calmes ; ils flirtent même avec le blues sur The Queen In 3D. Certes, les paroles ne sont pas toujours inspirées (« Fucking Holy Shit » scandé à plusieurs reprises sur Hot Damnocles) mais deviennent vite secondaires. Les chœurs viennent presque naïvement soutenir des refrains imparables.

Vous l'aurez compris, The Computers ne font ici pas dans la dentelle mais se nourrissent de toutes leurs influences : du garage (The Sonics) au blues (The Pretty Things) en passant par le punk et le hardcore. Le tout est concluant, énergique, met la pêche et c'est tout ce qu'on lui demande !