En ce samedi soir, les amateurs de pop britonne sont ravis avec l'affiche The Stamp/The View.
The Stamp sont encore inconnus dans nos contrées et pour cause : le groupe s'est formé il y a seulement dix-huit mois et n'a pas encore sorti de single ou d'album. Malgré leur toute jeune existence, le groupe de Liverpool a déjà du talent à revendre et The View ne s'y est pas trompé et les a choisis comme première partie pour toute la tournée européenne. Pour leur tout premier concert à Paris, The Stamp montrent déjà une grande force de caractère et un amour des planches.
Si le groupe se dit influencé par le blues, on entend surtout des influences pop mais - fait rare chez les groupes actuels - d'une pop des origines, celle circa 62-64, avec un son encore rugueux et avant l'arrivée d'arrangements plus maniérés. Ainsi
Goin Mad, le morceau qui ouvre leur concert, sonne comme les Beatles première période. Nombre de leurs titres possèdent ce son, tels que
Cornerstone ou
Open All Your Windows, mais le groupe évolue également vers une pop plus américaine comme avec l'excellent
Light Of Day qui évoque le Buffalo Springfield. Une excellente découverte, donc. On attend avec impatience leur premier single qui sera
Cornerstone ou
Better Place et sortira en mai prochain.

Le concert de
The View va ravir les fans de la première heure. Il est rare qu'un groupe qui a une dizaine d'années d'existence joue en concert une majorité de titres extraits de son premier album, pas moins de sept provenant de
Hats Off To The Buskers :
Wasted little DJs,
Skag Trendy,
Face For The Radio, leur tout premier single,
The Don,
Wasteland,
Same Jeans et
Superstar Tradesman.
The View ouvrent leur concert par le génial
Grace, premier single extrait de
Bread And Roses, suivi de
Wasted Little Djs, l'un de leurs tous meilleurs morceaux, une pop/rock song parfaite, jouissive et dévastatrice. S'ensuit le rock fiévreux de
Five Rebeccas et
Underneath The Lights, un des titres du groupe qui fait le plus penser aux Libertines dans leurs meilleurs moments et démontre que The View auraient tout autant mérité que ces derniers un succès phénoménal.
Les titres du nouvel album sont également parfaitement exécutés et montrent la nouvelle direction que semble vouloir prendre le groupe vers une pop plus sophistiquée :
Under The Rug, premier single extrait de
Ropewalk, en est l'illustration parfaite, le morceau tendant vers la ballade majestueuse ou
Voodoo Doll, petite pépite pop de trois minutes trente. L'enchainement
Under The Rug/
Face For The Radio est un pur délice, un joyau pop et l'un des meilleurs morceaux de ces quinze dernières années.

Sur scène, la voix éraillée de Kyle Falconer fait merveille. Le groupe enchaine les titres à toute vapeur. Rares sont les groupes qui, aujourd'hui, offrent un concert d'une quinzaine de morceaux mais The View enchantent les fans en jouant ce soir-là pas moins de vingt titres. En fait, le concert est un quasi Best Of, le groupe jouant quasiment tous ses singles. En une heure vingt de temps, The View délivrent une parfaite leçon de pop maîtrisée, un grand moment de joie rock'n'roll pur. Le groupe termine la soirée de la meilleure des façons avec
Superstar Tradesman, autre merveille de leur composition.