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The Magnetic North

Paris, Maroquinerie - 30 mars 2016

Live-report par Olivier Kalousdian

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En attendant l'inversion de pôles magnétiques qui réglera, drastiquement et pour quelques siècles les problèmes de surpopulation et d'addiction aux réseaux communicants, les Anglais de The Magnetic North s'imposent comme les nouveaux explorateurs des thèmes nordiques et de la folk hypnotique.

Largement inspirés par la communauté de la Méditation transcendantale de Skelmersdale (créée par le Maharishi Maheshi Yogi, ex-gourou des Beatles), à laquelle adhéraient, dans les années 80, les résidents de cette bourgade dont les parents de l'ex-guitariste de The Verve, Simon Tong, et où le groupe s'est installé après que Gaiwan Erland Cooper ait quitté les Orcades (îles du nord de l'Ecosse), Gaiwan Erland Cooper et Simon Tong laissent de coté leur projet, Erland And The Carnival pour donner naissance à Prospect Of Skelmersdale, second album de The Magnetic North sorti le 18 mars dernier.

Avec l'Irlandaise Hannah Peel au chant et claviers ainsi qu'un batteur, une violoniste et une violoncelliste, Gaiwan Erland Cooper et Simon Tong vont donner une heure de concert dans une Maroquinerie qui affiche quasiment complet pour cette soirée [PIAS] Nite dont les trois groupes programmés sont issus du label anglais Full Time Hobby. Farao et Dralms qui les ont précédés ont rapidement imposé la couleur de la soirée : thèmes nostalgiques et sonorités mélancoliques.

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Devant un écran de projection où défilent de vieilles images en noir et blanc relatant l'histoire des villes nouvelles anglaises telles que Thomas More les imagina déjà au 15ème siècle (mais avec une utopie bien plus réjouissante), The Magnetic North, emmenés par l'austère Hannah Peel dont la garde robe du soir semble, une fois de plus, tout droit sortie du placard de feu Diana Spencer (pour ne pas dire, sa belle-mère), remplissent depuis 2012 une case sonore laissée vacante par Mike Oldfield ou Robert Wyatt.
Avec des lignes mélodiques parfois complexes et souvent émouvantes, The Magnetic North proposent une setlist composée de leurs deux premiers albums où, Prospect Of Skelmersdale prend allégrement le dessus avec des titres comme, Signs, très attendu car joué en boucle sur les ondes de Radio France, entre autres. Sans oublier le très beau Bay Of Skaill, tiré du premier album Orkney : Symphony Of The Magnetic North et ses trémolos à cordes.

Assez naïfs textuellement parlant, paradoxalement à leur promesse artistique « je suis assis prés de mon ile... il n'y a pas de travail ici...je suis assis avec les yeux cernés... » (Bay Of Skaill) ; « J'ai besoin de quelqu'un pour tenir ma main... comme tu le faisais auparavant... » (Rackwick), il est des titres comme Ward Hill qui renvoient automatiquement aux Tubular Bells de Mike Oldfield, un brin de post-rock en plus. Passons sur Pennyland qui dissèque des accords éthérés sans jamais trouver d'ossature ou Old Man Of Hoy et sa boite à musique volée à un gamin du quartier, et rendons nous directement à A Death In The Woods introduit une fois de plus par un thème enfantin.

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Là encore, To France, le célèbre titre de Mike Odfield n'est pas loin quand on analyse la ritournelle chantée par Madame Peel et il n'est pas si évident de déceler dans ces compositions faites de pop folk introspective, maintes fois entendues ces dernières années un signe de nouveauté ou d'inventivité (voire à : The Leisure Society) comme il a été écrit, ici et là.
Restent les mélancoliques mélodies, entêtantes et non dénuées d'intérêts, mais froides et venteuses comme un soir de giboulées de mars... et le spectacle scénique, théâtral et encore amateur mais souvent capiteux que livrent The Magnetic North.

Mon voisin de gauche, un garçon fluet à lunettes et costume mal taillé sans cravate baille à répétition et marmonne son ennui, discrètement ; une journée de travail harassante, sûrement. Mais, celui de droite, bien plus massif et vêtu à la mode du Marais semble aux anges et fait montre de son plaisir à la fin du dernier titre du set de ce soir, Exit. Et, quand les types de 130 kilos disent quelque chose, ceux de 60 kilos ont tendance à les écouter...
setlist
    Stromness
    Bay Of Skaill
    Ward Hill
    Betty Corrigall
    Rackwick
    Hi Life
    Old Man Of Hoy
    Jai Guru Dai
    Pennylands
    A Death In The Woods
    Signs
    Little Jerusalem
    Exit
photos du concert
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