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INHEAVEN
Jamie T

Paris, Trabendo - 4 novembre 2016

Live-report par Pierre-Arnaud Jonard

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Il arrive parfois que l'on trouve la première partie d'un concert plus excitante que la tête d'affiche. C'est ce que j'ai ressenti ce soir là au Trabendo.

INHEAVEN a beau être un jeune groupe qui n'a pas encore sorti d'album, il possède déjà un énorme potentiel et œuvre entre rock'n'roll pur et dur et délicieuse pop bugglegum avec de petites touches glam par-ci par-là. Leur chanteur-guitariste, James Taylor, a un charisme évident et une belle gueule, ce qui ne gâche rien. Leur bassiste semble tout droit sortie d'un film 60's à la Barbarella avec sa mini-jupe et ses longs cheveux blonds.

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Avec une logique imparable, le groupe monte sur scène sur la musique de In Heaven tirée de la BO de Eraserhead, le chef d'œuvre de Lynch. Le groupe démarre pied au plancher avec All There Is, un morceau dans la tradition de la plus belle pop anglaise avec un refrain imparable. Baby's Alright est tout aussi réussi. Un morceau qui possède une évidence rock'n'roll avec ses guitares incisives et, encore une fois, un refrain juste parfait.
Treats, sorti le jour même, a un son plus tranchant et plus dur. Il montre le groupe tout aussi à l'aise dans le style grunge que pop et sonne assez dans l'esprit du meilleur du rock indé américain. Sur ce titre, c'est Chloe Little, la bassiste du groupe, qui prend le lead vocal et délivre une performance de haut vol. Avec deux excellents chanteurs dans ces rangs, le groupe a déjà plus d'un atout dans sa manche.
Bitter Town est encore un excellent titre, qui évolue entre pop et rock alors que Regeneration conclue le concert de la meilleure des manières. Encore une réussite à l'actif des londoniens qui semblent avoir la plus grande facilité pour sortir pépite sur pépite. Le morceau est un peu différent du reste de leur répertoire car sur celui-ci la voix de James Taylor est assez proche de celle de chanteurs new-wave. On pense à certains moments à Robert Smith. Les boucles de guitares rappellent ce qui a pu se faire de mieux dans le style shoegaze et la basse de Chloe Little surplombe de manière efficace l'ensemble. Un set on ne peut plus convaincant pour un groupe dont on a hâte d'avoir des nouvelles. Ils seront à coup sûr l'une des révélations de l'année 2017.

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J'avoue ne pas être un grand fan de Jamie T sur disque, trouvant son style trop commercial et sa musique évoluant dans trop de styles différents. Mais en revanche, il mérite d'être vu sur scène. En live, l'anglais se veut très Springsteen british, développant la même débauche d'énergie que l'américain sur les planches. En outre, le garçon possède un humour délicieux agrémentant son show de petites phrases ironiques fort drôles. Le concert est surtout basé sur des titres du dernier album mais les trois précédents ne sont pas pour autant délaissés.
L'Anglais ouvre son set par Power Over Men tiré de son dernier album qui sonne plus intéressant live que sur disque où le titre fait par trop FM. Tescoland, qui suit, a un côté clashien qui en fait tout le charme alors que Operation, tiré du premier album, a ce côté rock bordélique à la Libertines avec des guitares que ne renieraient pas Pete Doherty et Carl Barât. Même côté bordélique avec Salvador qui fait penser à ce melting pot musical que pratiquait autrefois la Mano Negra.

The Prophet, sans doute le meilleur morceau de Carry On The Grudge, sonne comme du bon rock classique. Sur ce titre, la voix et la guitare de Jamie T font merveille. 368 a tout de l'hymne, repris en chœur par un public en extase. Je trouve Jamie T moins convaincant lorsque il s'aventure sur des terrains hip-hop et Sheila en est la parfaite illustration. Un morceau banal sans réel intérêt.
La fin du set est une belle montée en puissance avec Tinfoil Boy tiré du dernier album qui a un son bien plus dur que celui de Jamie T en général et s'avère être un titre on ne peut plus intéressant. On se dit que Jamie T devrait poursuivre dans cette voie, plus aventureuse et risquée que ce qu'il produit d'ordinaire.
Rabbit Hole est un rock racé et nerveux et le concert s'achève sur Stick'n'Stones, typique d'un certain rock anglais entre pop et phrasé hip-hop, pas particulièrement original mais efficace. L'anglais revient pour un rappel avec le désormais classique Zombie, un morceau aux intonations rock fifties fun comme l'était la musique de cette époque.

Au final, même s'il faut bien reconnaître que Jamie T n'est peut-être pas le musicien le plus original de sa génération, il est un bon entertainer et l'on passe une soirée agréable en sa compagnie.
setlist
    INHEAVEN
    All There Is
    Stupid Things
    Baby's Alright
    Meat Somebody
    Treats
    Drifts
    Bitter Town
    Regeneration

    JAMIE T
    Power Over Men
    Tescoland
    Operation
    Dragon Bones
    Solomon Eagle
    Salvador
    The Prophet
    Don’t You Find
    If You Got The Money
    368
    Sign Of The Times
    Cross Fire Love
    Sheila
    Tinfoil Boy
    Rabbit Hole
    Stick'n'Stones
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    Zombie
photos du concert
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