À l'occasion de la sortie de son cinquième album
Sleep No More, Jack Savoretti est en tournée pour le présenter, moins de deux ans après
Written In Scars. On peut dire que le chanteur anglais aux origines italiennes a été plutôt productif ! C'est à Paris, à la Flèche d'Or, qu'il vient mettre un terme à une longue tournée et on est heureux de pouvoir partager ce dernier soir avec lui.
En première partie, Guizmo Varillas nous a communiqué sa bonne humeur. On reconnaît dans sa voix, un accent et pour cause, le garçon est originaire d'Espagne, bien qu'actuellement londonien. Il est seul sur scène avec une guitare électrique dans les bras et a tout composé lui-même. Malgré des paroles simples, l'ensemble est frais et nous met de bonne humeur. Ses chansons sont positives et on sent le chanteur soucieux d'œuvrer pour le bien avec des titres comme
No War ou
Freedom For Change. Le public est réceptif et se prend rapidement au jeu, même si on sent que Jack n'en est pas moins attendu de pied ferme ! On fredonne avec lui, il sifflote, la simplicité fait que cela fonctionne.

Le public est dense ce soir à la Flèche d'Or, formant en son centre une masse compacte, de toute évidence impatiente de voir arriver Jack sur scène. A 21h, les lumières s'éteignent et le show peut commencer. Un sifflement flotte dans l'air, la musique y est douce, les paroles réconfortantes. C'est
Sleep No More titre éponyme de son nouvel album qui ouvre le set. Instantanément, il séduit, conjuguant le charme à l'italienne, une voix rauque mais chaleureuse et une musique folk, dynamique. Les téléphones sont nombreux à être braqués sur lui, cherchant à capturer l'instant et l'artiste.
La moitié du set est consacrée à son nouvel album. Il nous en parle un peu entre deux titres, il dit surtout savoir écrire des chansons tristes. Quand on lui a demandé de faire un morceau joyeux pour changer, il a essayé de se coller à l'exercice. C'est le mot
Helpless qui lui est venu à l'esprit, donnant le titre au morceau en question. Il ne doit pas vraiment être fait pour ça, plaisante-t-il. On doit bien reconnaître que la composition y est un peu plus joyeuse que les autres, mais ce qui est surtout flagrant c'est son talent à nous conter des histoires d'amour, trouvant les bons mots, sans que cela ne soit cucul, juste beau, juste agréable à entendre ou touchant. Ses mots résonnent quelque part dans notre poitrine, comment pouvons-nous donc résister ? Sa musique est parfois un peu mélancolique, mais il met sur scène beaucoup d'énergie positive, donnant un regain d'espoir stimulant, comme sur
I'm Yours ou
Tight Rope.

Ses musiciens s'éclipsent un instant pour le laisser jouer seul en tête-à-tête avec son public le temps d'une chanson, avant qu'ils ne reviennent. L'occasion pour lui de présenter son groupe.
Lullaby Loving semble servir de transition, entre l'émotion et un esprit un peu plus festif. Sur ce morceau, les instruments y sont plus discrets, tandis que Jack Savoretti chante dans un murmure avant de faire progressivement monter sa voix. Une intimité s'installe imperceptiblement. L'accordéon donne un esprit parisien, alors que le chanteur frappe dans ses mains rappelant les couleurs des terres latines. L'ambiance dans la salle, mais aussi sur scène, se transforme, se faisant tout d'un coup plus chaleureuse. Il en a fini avec
Sleep No More et se concentre désormais sur ses morceaux les plus connus. Aux premières notes de
Home, une excitation générale semble gagner la fosse et les paroles sont bientôt chantées en chœur par l'ensemble du public. L'enthousiasme ne se tarit pas avec
Other Side Of Love ou encore
Back Where I Belong.
Avant que n'arrive le rappel, après plus d'une heure de concert, Jack est rejoint par une artiste de chez nous, Rose, pour interpréter
When We Were Lovers. Bien que la voix de Rose soit peu présente en comparaison de celle de notre chanteur anglais, on apprécie le duo.
Pour le dernier morceau, Jack Savoretti, nous réserve une ultime surprise ! Il a tenu à nous chanter un petit hymne typiquement français. Rose précise que c'est lui qui l'a choisi, une façon de dire « c'est pas de ma faute ». On reconnaît l'air dès les trois premières notes. Certains s'insurgent d'un « oh noooon », mais cela nous plonge dans une bonne humeur générale. Nous voilà donc en train de chanter
Les Champs-Élysées de Joe Dassin.
Une belle façon de nous dire à bientôt et de rendre hommage à Paris.