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Wallis Bird

Paris, Boule Noire - 23 février 2017

Live-report par Albane Chauvac Liao

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« Nous jouons des chansons magnifiques, epoustouflants et mirobolants » : sur ces mots, Sam Vance-Law lance la soirée.

Ponctuée de Gayby et de Let's Get Married, voici un jeune Canadien qui déboîte, les yeux dans les yeux. Cuivres, cordes et percussions rythmeront la Boule Noire ce soir. Sam parle un français clair, la jeune Emma Greenfield joue du cornet, Aidan ne quitte sa clarinette que pour la guitare. Ils savent tous les deux gratter juste, chanter et danser. Sam, fervent violoniste depuis l'âge de cinq ans, porte l'instrument dans ses bras tel un ukulélé et entonne d'une voix douce « Will you be my gayby ». Arrivée des tambours solennels de Let's Get Married, accompagnés de la touche féminine, chaleur vocale d'Emma Greenfield. Une guitare électrise les paroles, amusantes et sincères (« I don't think the drugs were talking but they might have helped »). Pour ne pas perdre pied, Sam nous incite à cliquer sur le bouton « j'adore » de sa page Facebook, rappel aux usages actuels. Une petite dernière avec l'apparition drôlissime de Wallis Bird en garçon moustachu, juste avant-gout du vrai spectacle.

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Wallis Bird est parmi nous, sa faconde à la fois instinctive et bienveillante fait mouche dès les premières secondes : « It's gorgeous, we like ! We ? Am I speaking in we now what the fuck ! ». Sam Vance Law est passé musicien, Aidan et Emma sont toujours à leurs places respectives. On commence avec des chants lascifs, qui parlent d'amour, puis la scène semble se surélever, les artistes devenant des statues grecques, ombres imposantes. Les spots prennent feu au rythme du maracas qui s'intensifie. Le coffre d'argent que constitue la voix de Wallis, ce mouvement net de la tête, tel un lion qui s'étire, le lien entre les instruments... Et toujours ces petites histoires partagées entre les chansons, pour un gain d'émotions (« I remember two years ago here in Nouveau Casino playing for five people... So happy to be playing for you guys ! »).

Même avec une corde explosée à sa guitare, Wallis Bird est toujours d'attaque (« Everybody feels like singing maybe fuck it !»). Sur That Leads The Way, un solo de guitare, une foule active. Attention et mesure. Bondir et rebondir. Sur I Can Be Your Man, elle énonce « I wrote it when Putin was arresting people for being too masculin or feminin ». Sans oublier l'humour : « and to get in the knickers of people that I fancy ». Un beatbox collectif, une puissance vocale (« I need hope/I need love/ It comes from life »). Rythmés, les termes prennent une autre dimension. L'audience participe à cette atmosphère hors du temps, si particulière : « Vous êtes génial ! » dit Aidan, « Fuckin awesome », merci Wallis. On devrait décerner des critiques aux publics, au même titre que les films. Pour ce soir ce serait « Un triomphe absolu », « Cette foule va vous émouvoir ».

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L'esprit retrouvé, place à Change. Le clavier s'empare de la sphère, moment de recueil. Claquements de doigts, silence de prosternation. On prend conscience de la pluralité des talents présents sur scène. Quelle chance d'avoir autant de moyens d'expression ! Les musiciens ont les yeux fermés, le public observe (« I'm waiting all my life for this/And now I feel a light/Burning like an empty room/What will be, will be, will be »).
Les musiciens se baissent pour écouter la conteuse Wallis Bird sur Seasons. Un bel effort, une énergie sans pareil qui lui vaudra le surnom de SexySweat. Le public perd un peu toutes notions du réel face aux pouvoirs fantastiques de la scène (« I don't wanna control you » « Can you put it in your heart, Do you know what I'm asking? Protection, Protection »). La musique est une puissance créatrice de mouvements. Nous voilà mis à nu, corps incontrôlables.

On retiendra, les deux dernières joies, To My Bones, un hymne de vitalité (« Oh life I love you to my bones »), ponctuée d'une pointe acide de rock bien brut et de sonorités irlandaises. Et l'union talentueuse sur In Dictum. De beaux souvenirs jusqu'à la prochaine fois.
setlist
    LOVE
    THE DEEP REVEAL
    FANTASY
    THE CIRCLE
    THAT LEADS THE WAY
    I CAN BE YOUR MAN
    CHANGE
    SEASONS
    HOME
    CONTROL
    TEARDROP
    ---
    TO MY BONES
    IN DICTUM
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