Six années après leur dernière apparition à Paris, British Sea Power venaient présenter cette semaine dans la capitale leur nouvel album
Let The Dancers Inherit The Party, à nouveau dans la salle du Nouveau Casino. Un concert prenant des allures de défi en plein milieu d'un week-end prolongé de quatre jours, qui plus un samedi soir alors qu'un climat estival règne depuis plusieurs jours sur le pays.
Après une première partie guère mémorable assurée par les rennais de
Lys sous la forme d'un set électro-acoustique de trente minutes, c'est sur le coup de 20h que le sextet fait son apparition sur une scène ornée comme toujours de branchages devant une petite centaine de personnes. Un public plus âgé qu'à l’accoutumée, mêlant essentiellement trentenaires et quadragénaires, et comptant de nombreux compatriotes de la formation ayant fait le déplacement ce soir.

S'ils n'ont jamais cherché à véhiculer une quelconque image de groupe à la mode pour se faire connaître, en témoigne une certaine discrétion des musiciens encore ce soir, British Sea Power ne tardent pas à prouver une fois de plus qu'ils sont de réels orfèvres de la pop. Leur prestation du jour, essentiellement centrée sur leur nouvel album chaleureusement accueilli par la presse et le public outre-Manche, fait une fois de plus honneur à un talent trop peu reconnu de ce coté de la Manche. Avec
Machineries Of Joy puis
Bad Bohemian, le public est ainsi conquis durant les premières minutes, mais ce sont bien évidemment les classiques puisés dans les différents disques de leur discographie que nombreux sont venus chercher ce soir. A commencer notamment par
No Lucifer et
Waving Flags, ou un peu plus tard le détonnant
Carrion.
Au centre de la scène, les frères Wilkinson mènent le groupe avec brio, respectivement à la guitare et la basse : si le premier nommé est à n'en pas douter la voix principale de sa formation, l'intermède assuré par le second sur la triplette
No Lucifer / What You're Doing / Want To Be Free démontre que sa voix n'a rien à envier à celle de son frère. L'instrumental
The Great Skua sert par la suite de transition vers une fin de concert plus folle et débridée alors que deux hommes affublés d'imposants déguisements d'ours surgissent au milieu du public pour danser et faire monter l'ambiance durant les premières notes de
Remember Me, ces derniers continuant d'animer la fosse durant
Keep On Trying (Sechs Freunde) et
The Spirit Of St. Louis alors que le set continue de s'électrifier et le rythme de s'accélérer.

Très attendus et enchaînés à la perfection,
Carrion et
All In It rendent la fin de soirée jubilatoire alors que la réponse du public continue de se faire plus marquée titre après titre alors que le couvre-feu approche. S'il n'y aura pas de rappel ce soir, une ultime reprise du
Funtime d'Iggy Pop permet au groupe de disparaître sous les applaudissements nourris d'une salle totalement sous le charme. A n'en pas douter, British Sea Power est l'un des plus beaux trésors cachés de la scène britannique.